Dubai World passé au crible par les banquiers

« la restructuration ne devrait pas concerner les entreprises à l'assise financière stable. »Pays ÉmergentsL'ouverture de négociations entre les banques créancières sur le sort de la dette du conglomérat Dubai World n'a en rien rassuré les investisseurs. Au contraire, après une déconcertante hausse dimanche (+ 1,18 %), l'indice a de nouveau violemment chuté lundi de 5,8 %, terni par les incertitudes qui planent sur l'issue de cette crise. « L'un des moyens d'obtenir un financement est de vendre des actifs appartenant au groupe et non au gouvernement », a tenté d'expliquer Abdoulrahman al Saleh, directeur général au département des Finances de Dubaï. Mais loin de clarifier le jeu, ces propos n'ont fait que relancer les spéculations. « Quels actifs vendre et à quel prix ? » souligne John Sfakianakis, chef économiste de Banque Saudi Fransi-Crédit Agricolegricole Group. Sur ce point, le conglomérat n'a véritablement livré qu'un seul indice, à savoir que « la restructuration ne devrait pas concerner les entreprises disposant d'une assise financière stable ». En d'autres termes, les « joyaux de famille », tels qu'Istithmar World, DP World et Jebel Ali Freezone. Mais ces zones d'ombre sont loin d'être les seules. Les conséquences de cette crise sur l'émirat lui-même restent encore difficiles à évaluer. Et ce, alors que des rumeurs laissaient entendre lundi que Dubaï pourrait émettre pour 5 milliards de dollars d'obligations. Un point positif cependant : La crise est résolument jugée locale, et limitée à Dubaï. « Le ralentissement de l'économie de Dubaï ne devrait avoir qu'un impact limité sur les autres pays de la région », estime la Riyad Bank, ajoutant que Dubaï compte pour 8 % du PIB des pays du Golfe. D'ailleurs, la Bourse d'Abu Dhabi, si elle était encore affectée lundi (? 1,73 %), a vu son sort dissocié de celui de sa voisine. Les places de la zone se frottent plutôt les mains. Notamment la Bourse de Riyad. « Au cas où Dubai World serait amené à se défaire de certains actifs, l'Arabie Saoudite pourrait en racheter une partie à des prix attractifs et ainsi acquérir des sociétés concurrentielles dotées d'une envergure mondiale », explique un fin connaisseur du pays présent à Riyad. Sans compter que les entreprises étrangères seront certainement amenées à se replier sur les marchés de la région disposant des moyens financiers les plus importants, Abu Dhabi, Qatar, mais également et surtout l'Arabie Saoudite. Marjorie Bertouille
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.