Attention aux garanties

chronique des tauxLa faillite de Dubai World, la principale entreprise publique de l'émirat de Dubaï, n'a pas fini de faire des vagues. L'émirat a décidé de ne pas soutenir cette entreprise, à laquelle il n'avait pas donné de garantie formelle. Tant pis pour les prêteurs, principalement des banques britanniques ! Dubai World était un gros investisseur immobilier, à Dubaï et à l'étranger, et un certain nombre de biens immobiliers vont être mis en vente, sur des marchés déjà fragiles. Mais le plus intéressant sera la réaction des marchés devant les entreprises publiques n'ayant qu'une garantie implicite de l'État. Traditionnellement, elles étaient considérées comme aussi sûres que l'État lui-même. C'était d'ailleurs avec raison, puisqu'en 2008, aux États-Unis, les sociétés de crédit hypothécaire Fannie Mae et Freddie Mac, sortes d'institutions financières spécialisées ayant à la fois un statut privé et une mission publique pour développer l'accession à la propriété, ont été sauvées par l'État. Il est vrai qu'aux États-Unis, à l'exception de Lehman Brothers, le gouvernement a décidé de sauver à peu près toutes les institutions d'importance. Ailleurs dans le monde, des banques ont été aidées par les États, même quand elles n'étaient pas dans la sphère publique. A fortiori, les États aideront leurs entreprises publiques, peut-on penser. C'est là que la faillite de Dubai World introduit un doute. Bien sûr, la situation financière de Dubaï est particulièrement délabrée par suite de ses aventures immobilières, mais elle peut servir d'exemple, comme un cas d'école. Si l'État manque d'argent (ce qui va arriver à d'autres qu'à l'émirat de Dubaï), si l'entreprise publique en difficulté n'est pas une banque ou une société financière systémiquement importante, et si l'État n'a pas donné de garantie formelle, la tentation sera grande de laisser une partie de l'ardoise aux créanciers. Attention donc aux sociétés d'État ! nles États aideront leurs entreprises publiques, peut-on penser. C'est là que la faillite de Dubai World introduit un doute. Par Maurice de Boisséson (Octo Finances).
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