L'identité nationale, un débat à la peine

olitiquePeut-être qu'Éric Besson est toujours de gauche, un agent infiltré? » Cette plaisanterie d'un élu UMP illustre le malaise suscité dans la majorité par le débat sur l'identité nationale, qui gagne ce mardi les travées de l'Assemblée.L'initiative en revient au ministre de l'Immigration et de l'Identité nationale, l'un des transfuges les plus célèbres de l'histoire politique française puisqu'il a changé de camp, passant du Parti socialiste à l'UMP, en pleine campagne présidentielle de 2007. En lançant ce débat, censé se conclure en février, à quelques encablures des régionales, Éric Besson n'avait pas fait mystère de son ambition de déstabiliser la gauche et de ramener dans le giron de la droite républicaine des électeurs du Front national, après la publication de sondages montrant une remontée des intentions de vote en faveur de l'extrême droite pour le scrutin des 14 et 21 mars.Nicolas Sarkozy avait lui-même revendiqué cette démarche en estimant, dans un discours prononcé le 12 novembre, dans le Vercors, que le débat n'était pas « dangereux » mais « nécessaire ».dérapages racistesMais les premiers forums tenus en province sous la houlette des préfectures ont été marqués par une faible participation et quelques dérapages racistes aussitôt médiatisés sur Internet. Sur le site du ministère de l'Immigration, dédié au débat, 12 % de contributions xénophobes ont été enregistrées. Ce qui a fini de réveiller les contestations internes au sein de la majorité. Par la voix de Jean-Pierre Raffarin, Alain Juppé ou Jean-François Copé notamment. L'ancien Premier ministre Dominique de Villepin a joint sa signature à celles de Martine Aubry ou Olivier Besancenot sur une pétition du site Mediapart appelant à refuser le débat. Des chercheurs ont lancé un appel en faveur de la suppression du ministère de l'Identité nationale.Lundi, Claude Bartolone, secrétaire national PS aux relations extérieures, a jugé que Nicolas Sarkozy se retrouvait dans « le rôle de l'arroseur arros頻. Une interprétation nourrie par la défection du chef de l'État à un colloque sur l'identité de la France organisé le 4 décembre par l'Institut Montaigne. Il avait été remplacé au pied levé par François Fillon qui s'est employé à dépassionner les enjeux. Mais Éric Besson continue de penser qu'il a eu raison, se réjouissant « que la France des comptoirs, la France des cafés, se soit emparée de ce débat », dont le peuple « avait envie ». Lundi à Dakar, il s'est défendu de vouloir faire de la France une « forteresse » contre l'immigration. n
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