L'euro profite du retour des investisseurs asiatiques après la fête du Têt

Le retour des investisseurs asiatiques après les fêtes du Nouvel an qui ont signé l'entrée dans le millésime du lapin, a eu un effet inespéré : il a interrompu la brutale dérive de l'euro amorcée jeudi dernier, après l'intervention très « colombe » de Jean-Claude Trichet, douchant les anticipations de hausse des taux de la Banque centrale européenne qui s'étaient répandues dans le marché. Ces attentes se sont pourtant ravivées mardi, après la double opération de refinancement de la BCE. Les banques implantées dans la zone euro ont limité leurs demandes à 218 milliards d'euros lors des adjudications à une semaine et à un mois, c'est-à-dire moins que les montants arrivant à échéance. Avec pour résultat une ponction de liquidités de 66 milliards d'euros. La veille déjà, les marchés avaient été rassurés sur la crise de la dette de la zone euro, par l'absence de tout achat d'obligations souveraines de pays en détresse par la banque centrale de Francfort, pour la deuxième semaine consécutive. Résurgence de l'inflationL'Asie est devenue la meilleure alliée de la monnaie unique depuis que plusieurs pays de la région - Chine et Japon en tête - ont fait savoir qu'ils se porteraient acquéreurs de titres de la dette publique de la zone euro et/ou participeraient aux émissions du Fonds de stabilité financière. La contribution de l'Asie au rebond, même s'il reste modeste, de l'euro remonté d'un point bas de 1,3510 dollar lundi jusqu'à plus de 1,3680 le lendemain, tient aussi à la fermeté des monnaies de la région par rapport au billet vert entretenue par les hausses de taux en rafale auxquelles ils doivent se résoudre pour lutter contre une résurgence préoccupante de l'inflation. Mardi, c'est la Chine qui a pris les marchés totalement à contre-pied en annonçant son troisième resserrement monétaire en quatre mois.La monnaie unique a ainsi pu conserver la plupart de ses gains en dépit de la déception provoquée par la chute de 1,5% de la production industrielle allemande en décembre, que les acteurs du marché des changes espéraient en hausse. Mais il est vrai qu'elle est essentiellement imputable aux conditions climatiques exécrables qui ont laminé le secteur de la construction. Isabelle Croizard
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