BioMérieux rassure avec un plan stratégique à six ans

« Peu de sociétés sont aujourd'hui capables de se fixer des objectifs à six ans. » Stéphane Bancel, le directeur général de BioMérieux, ne s'est pas privé de souligner la visibilité dont dispose son groupe en présentant ses résultats 2009, ce lundi. Le spécialiste du diagnostic in vitro, filiale à 59 % du holding de la famille Mérieux, a déplacé ses perspectives de 2012 à 2015 : à cet horizon, il vise une croissance interne annuelle moyenne de ses ventes de 7 % à 9 %. Et compte dégager une marge opérationnelle courante comprise entre 18 % et 20 %. Si l'on compare avec la hausse de 10,4 % du chiffre d'affaires l'an dernier, à 1,2 milliard d'euros, et à une marge de 17,4 %, ces objectifs peuvent sembler prudents. Mais la hausse sera plus importante car, avec l'arrivée à échéance des brevets sur deux technologies de tests (extraction d'acides nucléiques et amplification), le groupe va perdre 0,8 point de marge opérationnelle courante, dont 0,5 point dès 2010. De plus, BioMérieux compte poursuivre ses investissements, qui devraient se maintenir au niveau record de 10 % des ventes en 2010, comme l'an dernier (120 millions d'euros).Le groupe a encore du chemin à faire : il a beau être numéro un mondial en microbiologie (machines et réactifs pour les laboratoires d'analyses), qui représente la moitié de ses ventes, il peine à s'imposer dans les immunoessais (détection d'agents infectieux). Il y est victime à la fois de sa petite taille face à ses concurrents Abbott, Siemens et Roche et du mouvement de concentration des labos d'analyse en Europe du Sud. Pour continuer à croître, les dirigeants misent sur les États-Unis, d'où ils ne tirent qu'un quart des ventes alors que s'y concentrent 40 % du marché mondial du diagnostic. Autre axe prioritaire : la Chine. Elle ne représente que 4 % des revenus, mais Stéphane Bancel compte en faire sa troisième filiale (derrière les États-Unis et la France) d'ici à 2015. Il vient d'acquérir Meikang, une petite société chinoise « qui va nous faire gagner douze à vingt-quatre mois en matière de tests rapides », a-t-il indiqué. Son seul regret : ne pas avoir pu procéder à une « grosse acquisition » dans les applications industrielles (tests pour l'agroalimentaire, la pharmacie et la cosmétique). Avec une ligne de crédit de 260 millions d'euros et seulement 2 millions de dette nette, le groupe en a les moyens. Ces perspectives ont plu à la Bourse : l'action BioMérieux a bondi de 4,61 % ce lundi. Audrey Tonnelie
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