Arianespace, candidat conforme au soutien financier de l'Europe

Examen réussi pour Arianespace. Selon des sources concordantes, l'examen approfondi du bilan financier (« due diligence ») auquel a dû se soumettre la société de commercialisation des lanceurs européens, à la demande des Etats membres de l'Agence spatiale européenne (ESA), montre que ses comptes sont bien gérés tout comme les risques liés aux contrats signés avec l'industrie. Depuis une dizaine de jours, les deux cabinets indépendants ont remis aux Etats membres un document d'une centaine de pages environ dans lequel leurs conclusions financières et juridiques démontrent globalement la bonne gestion de l'actuelle direction. Contacté par « La Tribune », Arianespace n'a pas souhaité faire de commentaires.Ausculter toute la filièreCet examen constitue l'une des conditions du soutien financier de l'ESA pour soutenir l'exploitation d'Ariane 5. Cela lui ouvre la possibilité de l'obtenir dès le conseil de l'Agence du 16 et 17 mars. Mais les Etats membres souhaiteraient aller un peu plus loin dans leur audit. Ils voudraient aussi ausculter les comptes de toutes les entreprises de la filière lanceur, à commencer par Astrium et ses principaux sous-traitants (Snecma, Avio...). Arianespace demande à l'ESA une aide financière d'environ 120 millions d'euros par an à partir de 2011. Soit 20 millions par lanceur pour six tirs par an. Entre 2004 et 2010, la société a déjà bénéficié du Programme européen d'accès garanti à l'espace (Egas) lui permettant d'obtenir une aide de 250 millions par an. L'une des hypothèses étudiées est que l'ESA pourrait ajuster à chaque tir son aide financière à Arianespace, qui lance trois satellites institutionnels tous les deux ans.Le PDG d'Astrium, François Auque, avait récemment déclaré à « La Tribune » que « c'est un échec d'Arianespace de ne pas avoir permis aux différents États membres d'avoir une compréhension satisfaisante des fondamentaux économiques de la filière spatiale européenne ». C'est chose faite pour le PDG d'Arianespace, Jean-Yves Le Gall. L'examen des comptes a porté plus particulièrement sur la gestion d'une trentaine de millions. Soit l'écart entre le prix d'achat d'un lanceur à Astrium (environ 120 millions d'euros) et celui de sa vente aux opérateurs de satellites (150 millions). Une différence qui n'était pas justifiée pour certains dans le secteur. Au-delà, les pays, dans l'optique où ils deviendraient actionnaires d'Arianespace, ont aussi la pleine connaissance de la santé financière et économique de la société. Michel Cabirol
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.