Électricité et nucléaire : « Londres a accepté toutes les demandes d'EDF »

STRONG>Vous êtes en train de lancer la plus grande réforme de l'électricité en Grande-Bretagne depuis la privatisation du secteur il y a vingt ans. Pourquoi ?Le marché actuel ne fonctionnait pas. Le tiers de nos centrales à charbon va fermer d'ici à 2015, l'essentiel des autres centrales à charbon fera de même d'ici la fin de la décennie et toutes nos centrales nucléaires vont fermer, sauf une, d'ici à douze ans. Or, pour l'instant, il n'y a pas assez d'investissements pour les remplacer. Dans la décennie à venir, le niveau d'investissement doit être le double de ce qu'il était la décennie passée, avec environ 130 milliards d'euros rien que dans l'électricité, voire 220 milliards en comptant tout le secteur de l'énergie.Le Royaume-Uni peut-il réussir à relever ce défi électrique, d'autant qu'il faut en même temps quadrupler la part de l'électricité renouvelable ?Oui. L'éolien sera le secteur qui contribuera le plus à nos besoins. Nous sommes déjà les premiers au monde dans l'éolien en mer, avec 1,3 gigawatt installé. Beaucoup d'autres centrales éoliennes en mer sont en cours de préparation. L'éolien terrestre sera aussi important.Que se passera-t-il quand il n'y aura pas de vent ?Nous voulons développer des liaisons électriques stratégiques entre les pays : une vers la Norvège pour utiliser l'hydroélectricité, peut-être une vers Flamanville via les îles anglo-normandes où il y a un potentiel pour de l'énergie marémotrice... Entre les marées, la production de la centrale française pourrait être utilisée. À long terme, tout cela peut créer un grand réseau européen.Comptez-vous aussi sur le nucléaire ?Le nucléaire est très important, à condition qu'il ne touche pas d'aides publiques. Les centrales nucléaires doivent être responsables de leur coût de construction, de leur fonctionnement, de leur démontage et de la gestion des déchets de long terme.Les sociétés d'électricité, EDF en tête, affirment qu'elles manquent de visibilité pour investir. Dans votre réforme de l'électricité, vous promettez la mise en place d'un prix plancher du CO2, comme le gouvernement précédent. Mais cela traîne...Notre travail n'a commencé qu'en mai (après les élections législatives, Ndlr) et nous terminons déjà notre consultation sur une révision complète du marché. Surtout, regardez la liste des demandes faites par EDF et les autres entreprises : nous avons tout accepté. Elles voulaient une justification des nouveaux réacteurs nucléaires au niveau réglementaire, nous l'avons fait. Elles souhaitent que l'approbation du design des centrales nucléaires soit terminé rapidement, et ce sera fini en juin comme promis. Elles craignaient que le nouveau régime des permis de construire ne ralentisse le processus, mais nous avons passé un nouveau mécanisme pour être sûr qu'il n'y ait pas de retard. Là où il y avait des doutes, nous avons répondu et apporté des certitudes. Nous voulons faire du Royaume-Uni l'un des pays les plus attractifs pour l'investissement dans l'énergie.Néanmoins, quand pensez-vous conclure la réforme du marché de l'électricité ?Le Livre Blanc sera publié au printemps. Ensuite, il y aura un projet de loi, qui passera de façon réaliste en 2012.D'ici-là, les investissements ne risquent-ils pas d'aller ailleurs ?Je préférerais que nous soyons plus en avance. Mais il y a une limite physique à ce que nous pouvons faire : il faut passer devant le Parlement, les périodes de consultation sont obligatoires d'un point de vue légal et doivent durer trois mois...
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