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Que le soufflé ne retombe jamais : c'est le souhait des médaillés français aux JO de Vancouver. Les compétitions se sont achevées il y a tout juste une semaine et l'anonymat qui entourait les futurs héros hexagonaux à leur arrivée au Canada s'apprête les envelopper de nouveau...Tony Ramoin, médaillé de bronze en snowboard cross, en faisait l'aveu dès son retour en France. « J'aimerais bien croire que toute ma vie les médias vont me suivre sur toutes les compétitions. Malheureusement, on l'a vu dans le passé : ça marche pendant les Jeux et après on se retrouve sans rien. »Dans le sillage des Jeux, Vincent Jay (biathlon), Jason Lamy-Chappuis (combiné nordique), Déborah Anthonioz (snowboard cross), héros de ces sports jusqu'alors peu médiatisés, sont amenés à être les porte-drapeaux et les têtes de gondole de leurs sports. La Fédération française de ski (FFS) a déjà prévu d'éditer des posters, des photos, des cartes postales avec ces champions-là... mais toute la communication ne se fera pas uniquement sur eux.le biathlon crève l'écranD'ordinaire, après chaque grand événement sportif télévisé, le nombre de licenciés augmente. Qui plus est quand les Français sont à l'honneur et raflent des médailles. Las ! Cet effet mécanique ne fonctionne pas avec les sports d'hiver, puisque la saison se termine dans un mois. « Ce n'est pas comme les Jeux d'été, qui interviennent juste avant la rentrée scolaire synonyme de début d'année civile, regrette Hervé Berna, responsable de la communication à la FFS. C'est rare de voir des personnes prendre une licence début mars. Mais ça suscite des vocations. »Un phénomène qui s'est vérifié avec les 6 médailles glanées à Vancouver par le biathlon français : ce sport a crevé l'écran et des jeunes sont venus frapper à la porte des quelques clubs hexagonaux. « J'ai reçu un mail d'un de mes anciens élèves qui me disait : ?Arrêtez de faire des médailles !? Il m'expliquait qu'il était obligé de faire une séance d'initiation au biathlon par jour alors qu'il n'en faisait qu'une par semaine en temps normal », raconte Stéphane Boutiaux, entraîneur de l'équipe de France de biathlon. Petit problème, les clubs français manquent d'entraîneurs et ne peuvent pas accueillir tout le monde. La France ne dispose pas non plus d'un grand stade de biathlon pour abriter les compétitions. Cet oubli sera réparé dans un an avec la première étape de la Coupe du monde organisée en France, au Grand-Bornand, en Haute-Savoie.Pour rester en haut de la vague, il faut aussi des sponsors fidèles... et généreux. Le budget de la FFS (sept disciplines olympiques) n'est aujourd'hui que de 13 millions d'euros, soit autant que la Fédération allemande... de saut à ski.Les onze médailles de ces Jeux d'hiver pourraient inciter des entreprises à sponsoriser ces champions. Mais la FFS ne se fait guère d'illusions. La saison est bientôt finie et il faudra sans doute attendre quatre ans et les Jeux de Sotchi pour que les projecteurs des grands groupes se braquent de nouveau sur les « petites » disciplines. D'ici là, il faudra résister. n
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