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Wall Street n'avait pas connu première année de marché haussier aussi explosive depuis 1982. En saluant vendredi le rapport sur l'emploi américain de février, le marché a fêté par anticipation un an de rebond depuis le creux de la crise des subprimes. À 1,5 % de leur plus-haut de l'année (enregistré le 19 janvier dernier), les indices S&P 500 et Dow Jones se sont repris de 68,3 % et 61,4 % depuis le 9 mars 2009. La performance est assez exceptionnelle. Du jamais-vu depuis le cycle haussier de 1982-1987. Entamé en août 1982, il avait généré une envolée de 58 % de la Bourse américaine la première année. Et il faut remonter en mars 1935 pour trouver meilleure performance (+ 81 %). Vendredi soir, parmi les composantes du Dow Jones, le rebond sur un an allait de 2,94 % pour Exxon Mobil, à 345 % pour Bank of America - les valeurs financières parmi les plus affaiblies durant la crise tenant la tête du classement. Côté S&P 500, seules neuf valeurs étaient encore dans le rouge, aux antipodes des retours en grâce connus par Ford (+ 647 %) ou l'assureur Genworth Financial (+ 1.700 %).prévisions des stratégistesQue peuvent encore espérer les investisseurs après un tel rebond ? Les prévisions des stratégistes pour décembre 2010 évoluent entre 1.120 et 1.325 points (selon un sondage réalisé par Bloomberg). Le scénario moyen, à 1.234 points, laisse espérer 8,4 % de hausse sur les niveaux actuels. Répliquer les années 1982-1987 signifierait pour Wall Street un nouveau pic au-dessus des 1.160 points ce trimestre, avant une correction de près de 15 %. Mais les analystes de Standard & Poor's, à l'origine de cette étude, n'excluent pas une correction. Leur prévision à fin 2010 se situe à 1.215 points, avec une croissance du PIB estimée à 2,7 % et une hausse des résultats opérationnels des sociétés de 37 %.« Les perspectives s'annoncent désormais plus mitigées », estime Christian Parisot, stratégiste chez Aurel BGC. Certes, le spectre de la grande dépression a disparu des écrans. Mais l'économie américaine risque de porter encore un temps les stigmates de la crise, avant les premiers signes d'une reprise en autonome et la confirmation d'un retour aux créations d'emplois. « La perspective d'une normalisation des politiques monétaire et budgétaire constitue un frein à la hausse », poursuit le stratégiste. De fait, Wall Street devrait être plus volatil d'ici à la fin de l'année. Christèle Frad
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