British Airways et Iberia s'unissent enfin

Cinq mois après avoir célébré leurs fiançailles, la compagnie britannique British Airways et son homologue espagnole Iberia ont finalement annoncé leur mariage ce jeudi, avec quelques jours de retard sur le calendrier initial. La fusion va créer un géant de l'aviation européen, avec 408 avions desservant 200 destinations et transportant 58 millions de passagers par an. L'ensemble demeure cependant un peu plus petit qu'Air France-KLM ou que le groupe allemand Lufthansa. L'opération se fait entièrement par échange d'actions. British Airways contrôlera 55 % du capital du nouveau groupe.Pour le grand public, il n'est pas question de supprimer les marques, toutes deux très connues. Le rapprochement entre les deux groupes fonctionnera sur leur complémentarité. Iberia domine les liaisons entre l'Europe et l'Amérique latine, continent où British Airways est peu présente. Inversement, la compagnie britannique dispose d'un bon réseau vers l'Amérique du Nord et l'Asie, où Iberia est moins développée. Enfin, les deux entreprises espèrent dégager d'importantes économies de coûts (sur le travail administratif, la vente, la maintenance des avions...), qui sont estimées à 400 millions d'euros par an à partir de la cinquième année.« Comme les navettes régulières entre Roissy et Amsterdam développées par Air France-KLM, on va probablement voir une multiplication des liaisons entre Londres et l'Espagne, pour connecter les vols long-courriers, explique John Strickland, de JLS consulting. Les deux compagnies peuvent également mettre en commun leurs programmes de fidélisation ou encore leurs salles d'attente... ».droit de retrait pour iberiaBritish Airways et Iberia avaient besoin de cette fusion. La première a perdu 401 millions de livres (450 millions d'euros) avant impôts l'an dernier et est en passe de perdre encore davantage cette année (avril 2009 à mars 2010). La seconde a réalisé une perte nette de 273 millions d'euros en 2009. La fusion n'est cependant pas encore complètement bouclée. Elle reste suspendue à une clause concernant l'énorme déficit, de 3,7 milliards de livres (4,2 milliards d'euros), du fonds de pension de British Airways. Iberia a le droit de se retirer si elle juge que le renflouement de ce fonds « nuit profondément à la base économique de la fusion ».La compagnie aérienne britannique a trouvé récemment un accord avec les syndicats pour que les employés augmentent leur contribution à leur retraite. Mais le régulateur des fonds de pension ne l'a pas encore approuvé. Si bien que la fusion ne devrait pas être soumise au vote des actionnaires avant novembre 2010. L'incertitude demeure donc avant l'envol du futur groupe.Eric Albert, à Londres
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