Bourse : les clubs de football en perdition

En chute libre... - 97 % pour Millwall (Grande-Bretagne), - 86 % pour le Borussia Dortmund, - 64 % pour l'Olympique lyonnais, - 79 % pour l'AS Rome depuis leur introduction... Les clubs de football européens font piètre figure sur les marchés boursiers. La crise a durement impacté les titres du secteur mais le mal est plus profond. « J'ai décidé de ne pas acheter pour des raisons de volatilité » explique Jean-Louis Hostache, Co-gérant des fonds Actions Loisirs et Sports à Conseil Plus Gestion dont il est le directeur général. L'incertitude est, en effet, l'ennemi numéro un de la Bourse et il s'avère que le football en est rempli. Une erreur d'arbitrage, un tir sur le poteau ou une passe mal assurée et ce sont plusieurs millions d'euros qui peuvent s'envoler en fumée. Les clubs souffrent également d'un marché très peu liquide avec encore moins de capital flottant. Difficile dans ces conditions de remonter la pente. D'autant que les salaires astronomiques et les montants mirobolants des transferts - amortis dans l'actif du bilan - des joueurs ne permettent pas aux clubs de dégager des marges suffisantes. Et ce, malgré l'augmentation de leur chiffre d'affaires lié à la hausse des droits télévisuels partout en Europe depuis le début de la décennie (en France, Canal + avait acheté les droits de la ligue 1 pour 600 millions d'euros par an en 2005, il les partage aujourd'hui avec Orange pour un montant total d'environ 500 millions d'euros). Le marché sanctionne durement la mauvaise maîtrise des coûts des clubs. Le salaire moyen d'un joueur de Ligue 1 en France est estimé à un peu plus de 45.000 euros brut... mensuel, alors que les clubs français sont plutôt classés parmi les « pauvres » du football européen. Selon une étude du cabinet Deloitte, les clubs ont dépensé, entre 1992 et 2008, environ 97 % de leurs revenus complémentaires en salaires et autres coûts divers. Ces risques budgétaires pris par les clubs sont liés aux différences de revenus importantes entre la coupe d'Europe, le championnat et les divisions inférieures (le premier de Ligue 1 se voit verser environ 45 millions d'euros de plus que le premier de Ligue 2), sans compter les recettes publicitaires, les revenus de billetteries etc... Les clubs sont donc poussés à prendre de gros risques pour éviter une catastrophe. Et ce n'est malheureusement pas la dépendance accrue d'un club à un ou deux joueurs, avec des risques de blessures, de problèmes d'attitudes d'enfants gâtés de plus en plus fréquentes, suivi de conflits avec la direction entraînant un départ imprévu chez le concurrent, qui attirera de nouveau les investisseurs dans le secteur. Mathias Thépot
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