« Veillée d'armes » à la Banque Postale

La crise est loin d'avoir freiné les ardeurs de la Banque Postale. Épargnée par les problèmes de liquidité et par le caractère conservateur de ses placements ? à l'exception d'une ligne de 90 millions d'euros d'obligations Lehman Brothers, provisionnée à 85 % ?, elle a mieux résisté que ses concurrentes. Après un premier semestre marqué par « un rythme de développement vigoureux », selon les propres mots de son président Patrick Werner, le groupe est prêt à se lancer dans de nouvelles activités.Première échéance : octobre 2009. EasyBourse, le portail d'informations financières détenu à 100 % par la Banque Postale, lancera sa plate-forme de courtage en ligne. L'offre de crédit à la consommation suivra. Portée par la Banque Postale Financement (coentreprise, détenue à 65 % par la Banque Postale et à 35 % par la Société Généralecute; Générale), elle sera d'abord testée en fin d'année dans un périmètre réduit, puis déployée dans l'ensemble du réseau au premier trimestre 2010.D'ici à la fin de l'année, la Banque Postale devrait aussi avoir finalisé plusieurs négociations exclusives actuellement en cours : avec Groupama dans l'assurance de dommages, la Mutuelle Générale dans l'assurance santé et les actionnaires de Tocqueville Finance en vue d'une cession de la majorité du capital de la société de gestion. Disposant de fonds propres limités (3,5 milliards d'euros), la Banque Postale développe la plupart de ses nouvelles activités grâce à une politique de partenariat.collecte soutenueAu-delà des projets en cours, Patrick Werner n'a pas caché son intérêt pour un éventuel rachat de la Banque Palatine, actuellement filiale du groupe BPCE. Au risque de faire monter les enchères ? Reste à savoir quels actifs le groupe issu du rapprochement entre la Banque Populaire et les Caisses d'Épargne souhaitera céder.La Banque Postale ne publie pas de résultats semestriels mais elle a indiqué avoir dégagé un produit net bancaire en hausse de 3,2 % à 2,5 milliards d'euros sur les six premiers mois de l'année. Le résultat d'exploitation progresse de 30 % à 307 millions d'euros. Soutenus par la collecte auprès des institutionnels et des entreprises, les encours d'épargne et de dépôts à vue ont augmenté de 8,1 % à 275,5 milliards d'euros. Quant à la banalisation du livret A, elle « n'a pas significativement érodé la base de clientèle de la Banque Postale », a assuré Patrick Werner. Sur 21 millions de livrets (qui correspondent à un encours de 57,5 milliards d'euros), la Banque en a transféré environ 70.000 (330 millions d'euros d'encours). Le rythme d'ouverture de nouveaux livrets a baissé de 10 %. Un tassement jugé « peu significatif » par la banque compte tenu de la baisse historique du taux de rémunération. La décollecte nette atteint 1,6 milliard d'euros.
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