L'Opep s'inquiète des stocks de pétrole

C'est à se demander si la réunion des représentants de l'Opep, demain à Vienne, est vraiment nécessaire. Voilà plusieurs mois que les cours du baril de pétrole évoluent dans une fourchette de prix relativement étroite, entre 68 et 73 dollars, qui semble satisfaire producteurs et consommateurs. Le représentant de l'Arabie Saoudite, Ali al-Naïmi, a qualifié hier en arrivant à Vienne le marché du pétrole de « très stable ».Du coup, la grande majorité des intervenants anticipe un maintien du niveau des quotas à leur niveau actuel, soit théoriquement 24,84 millions de barils par jour.cours volatilsMais, sous des apparences de routine, la réunion des pays producteurs devra traiter d'enjeux complexes. La question du respect des quotas de production risque d'alimenter les débats. L'Arabie Saoudite a en effet assumé l'essentiel des réductions de production décidées par les onze pays concernés, l'Irak restant exclue des quotas. « La multiplication par deux des cours du pétrole a pesé sur les résolutions de certains membres de respecter exactement les quotas de production », assurait l'Agence internationale de l'énergie en juillet. L'Iran, l'Angola et le Qatar ont notamment augmenté leurs niveaux de production ces derniers mois. Selon Petrologistics, une société qui traque les allées et venues des tankers sur les océans, le niveau de production officiel est dépassé tous les jours de plus d'un million de barils, voire deux. Ainsi en juillet, la production de l'Opep a atteint 28,6 millions de barils y compris l'Irak, ou 26 millions de barils sans le pays en cours de reconstruction. Et encore, ce chiffre rend compte des aléas rencontrés par les exploitants du pétrole nigérian. De nombreux sites, au Nigeria, ont dû interrompre leur production cet été en raison d'attentats, conduisant les « majors » présentes dans le pays à augmenter leur production sur d'autres sites. Les capacités de production inutilisées, qui représentent environ 5 millions de barils par jour, sont donc principalement aujourd'hui aux mains de l'Arabie Saoudite, des Émirats arabes unis et du Koweït. Autre sujet de préoccupation pour les pays producteurs, la question des stocks. Les pays de l'OCDE ont aujourd'hui 62 jours de consommation devant eux, tant et si bien que du pétrole flotte encore sur les mers dans des tankers affrétés dans ce but (entre 50 et 60 millions de barils selon Commerzbank). Or, selon l'Opep, le niveau des stocks ne devrait pas dépasser 52 jours de consommation. L'organisation devrait donc tenter de s'attaquer à ce sujet en incitant ses membres à moins profiter des prix élevés du pétrole et à mieux respecter leurs quotas.Les cours du pétrole pourraient toutefois se montrer volatils jeudi : le marché prendra en effet connaissance en même temps des commentaires de l'Opep, attendus tard mercredi, et du rapport mensuel de l'Agence internationale de l'énergie, jeudi matin. Selon Olivier Jakob, chez Petromatrix, l'AIE, dont les prévisions sont aujourd'hui basses, pourrait réviser à la hausse ses prévisions de demande de pétrole.
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