Le PS divisé sur son programme économique pour 2012

Les sondages se suivent et se ressemblent. Dominique Strauss-Kahn reste le socialiste le mieux placé pour affronter Nicolas Sarkozy en 2012. Pour 52 % des Français interrogés par l'institut Ifop pour « France Soir » , le directeur général du FMI est « le plus capable de faire gagner la gauche ». Mais Martine Aubry est jugée « la plus fidèle aux idées de la gauche » par 30 % des sondés. La première secrétaire du PS se trouve aujourd'hui au point d'équilibre du parti. Une place de choix qu'elle entend bien conserver en attendant que s'ouvre la compétition des primaires pour la désignation du candidat de 2012. Le débat qui se tient ce mardi au Conseil national, le parlement du parti, devrait lui faciliter la tâche. En question, le rapport sur « l'égalité réelle » élaboré par Benoît Hamon, porte-parole et leader de l'aile gauche du PS, et très contesté par l'aile droite, Manuel Valls ayant même annoncé qu'il ne le voterait pas « en l'état ».Le document de Benoît Hamon livre un éventail de propositions sur l'éducation (scolarité obligatoire dès trois ans, raccourcissement des vacances d'été, « allocation d'autonomie » pour les jeunes), le travail (conférence annuelle sur les salaires) ou la fiscalité (fusion de l'impôt sur le revenu et de la CSG), sans oublier un paiement « au forfait » des médecins généralistes et « une baisse raisonnée des prix du logement et des loyers ».Réalisme Pour les proches de l'ancien premier secrétaire François Hollande, qui ont vainement demandé un report de la discussion en Conseil national, le texte pèche cruellement par défaut de chiffrage. « Nous considérons qu'en l'absence de priorisation des propositions avancées, le projet est a priori peu réaliste dans le contexte des contraintes économiques et budgétaires actuelles », a souligné Stéphane Le Foll.Benoît Hamon a répondu à ses détracteurs dimanche lors du Grand Jury RTL-LCI-« Le Figaro ». « Il ne faut pas être timide devant les problèmes. Nous ne serons pas élus demain juste pour régler la question du déficit. » Le porte-parole a refusé de se laisser enfermer dans un affrontement entre « gauche radicale » et « gauche de gouvernement ». « On identifie les inégalités, ensuite on hiérarchise les priorités », a-t-il insisté.Martine Aubry a d'ores et déjà défini quelques-unes de ses priorités : le logement, la santé et l'éducation. Reste à savoir si le projet sera retenu par le futur candidat de 2012. Surtout s'il est issu du camp des « réformistes »... Benoît Hamon y voit quand même « la feuille de route du PS pour cinq, dix, quinze ans ».
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