Feu vert de la Cour des comptes au budget de la Commission européenne

La Cour des comptes européenne s'apprête, pour la première fois depuis seize ans, à donner une opinion favorable à l'exécution du budget européen. Dans son rapport annuel, qu'elle doit dévoiler ce mardi à Bruxelles et dont « La Tribune » a obtenu copie, la Cour juge les opérations de l'exercice 2009 « légales et régulières ». « Pour la toute première fois, le taux d'erreur des paiements se situe entre 2 % et 5 % », exulte une note interne de la Commission qui salue là une « performance remarquable ». C'est surtout la gestion des fonds structurels, qui représentent près d'un tiers du budget, qui s'est améliorée, passant d'un taux d'erreur de 11 % à 5 %. Globalement, « le taux d'erreur le plus probable estimé par la Cour a diminué ces dernières années », se félicite la Cour des comptes.« Ce rapport clôt une période difficile qui avait commencé avec la démission de la Commission Santer », explique l'eurodéputé UMP Jean-Pierre Audy. « La Commission s'est dotée en 2007 d'une nouvelle organisation avec un système d'audit interne et de contrôle de la gestion partagée avec les États membres. On en récolte aujourd'hui les fruits », poursuit le vice-président de la commission du contrôle budgétaire du Parlement.« Il est aujourd'hui plus important que jamais de montrer que nous gérons bien le budget », souligne Emer Traynor, porte-parole de la Commission. Et pour cause, les institutions communautaires sont en plein bras de fer avec les gouvernements sur l'augmentation du budget de l'UE l'an prochain. Les gouvernements assurent qu'ils n'iront pas au-delà d'une hausse de 2,91 % du budget actuel annuel de 123 milliards d'euros alors que les eurodéputés réclament une augmentation de 6,19 %. Par ailleurs, Bruxelles milite pour que l'UE dispose après 2013 de « ressources propres » pour ne plus dépendre des contributions des États membres.Mauvaise gestionSeule ombre au tableau pour Bruxelles, le think tank eurosceptique Open Europe se fait chaque année une joie de dresser une liste des gaspillages qui entachent le budget. Dans l'inventaire qu'elle publiera mercredi, l'organisation épingle les 400.000 euros versés à la troupe de danseurs de tango « Les Gorilles volants » ou encore les 8,5 milliards dépensés en Sicile entre 2000 et 2007, sensés permettre à l'île de rattraper le reste de l'Italie « pour quasiment aucun résultat ». La Commission se dédouane de ces erreurs en expliquant que ce sont les États membres qui doivent gérer 80 % des fonds. « En raison de sa taille et de sa complexité, le budget européen est en proie à la mauvaise gestion et au gaspillage, alors même que la responsabilité de ces fonds tombe dans un trou noir entre les États membres et l'UE », se désole Mats Persson, directeur d'Open Europe.
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