Les États-Unis tentent de relancer leur production

Si ce ne sont pas les constructeurs de voitures électriques ou de portables qui convainquent les sénateurs américains, ce sera peut-être l'armée. Comme les autres grands secteurs de l'économie, cette dernière est dépendante, pour ses lunettes de vision nocture, par exemple, des terres rares désormais produites essentiellement par la Chine. En septembre dernier, la Chambre des réprésentants a déjà adopté un texte visant à dynamiser la recherche et le développement dans ce domaine. Reste donc au Sénat à le faire, si possible au cours de la session de fin d'année, avant l'arrivée du nouveau Congrès sorti des urnes le 2 novembre dernier. Sinon, le vote sera repoussé à la mi-2011, selon les observateurs. Mais avec ou sans incitations fiscales, le secteur minier lui-même a bien l'intention de profiter de la récente envolée des prix des terres rares pour relancer ses activités. La mine de Mountain Pass, à une centaine de kilomètres au sud de Las Vegas, pourrait ainsi reprendre du service. Alors qu'elle était quasiment la seule source de terres rares aux États-Unis, cette mine, découverte en 1949 et exploitée depuis la fin des années cinquante, a été fermée en 2002. La raison ? La même qui agite actuellement les écologistes vis-à-vis de la Chine : les dommages causés par l'extraction à l'environnement. Des millions de litres de déchets radioactifs ont été déversés, en particulier parce qu'il y avait de nombreuses fuites, dans le sol désertique, à la frontière de la Californie et du Nevada. Au point que l'entreprise qui opérait la mine à l'époque ait dû s'acquitter de plus de 1 million de dollars de dommages et intérêts. Depuis, cependant, les États-Unis ont quasiment disparu de la carte des producteurs de terres rares, alors que dans les années 1980 et 1990, ils représentaient entre 35 % et 40 % de la production mondiale. Molycorp, le nouveau propriétaire de Mountain Pass, a l'intention de rouvrir la mine en 2011 ou 2012, pour produire 20.000 tonnes de terres rares par an, la pollution en moins - grâce à une extraction plus propre -, selon Mark Smith, son PDG. Lysiane J. Baudu
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