Le Quai Branly en accord Total

Ils sont venus du bout du monde. D'Inde, de Nouvelle-Zélande, du Pérou ou de République démocratique du Congo. Les uns ont travaillé à Paris. Les autres en Alaska ou à Belgrade. Wu Qi s'est focalisé sur les catholiques chinois en 2008. Fiona Pardington s'apprête à concocter des portraits à partir de moulages de visages humains du musée de l'Homme à Paris. Autant de projets photographiques réalisés dans le cadre des résidences d'artistes du musée du quai Branly.« Le musée n'a pas vocation à explorer les champs de l'art contemporain, d'autres lieux à Paris le font très bien. Mais il y a des domaines qui ne sont pas assez couverts comme la photographie non occidentale. Ce qui nous a incités à créer Photoquai, une biennale de photographie, ainsi que trois résidences d'artistes chaque année », confie Karim Mouttalib, directeur général délégué du Quai Branly. Reste que ces manifestations n'auraient jamais pu voir le jour sans le soutien de la Fondation Total.Créée en 1992 dans la foulée du sommet de Rio, dotée d'un budget de 50 millions d'euros sur cinq ans, la fondation a commencé par se préoccuper de biodiversité marine, avant de changer de statut en 2008 pour mener des actions de mécénat dans les domaines de la santé, de la solidarité, du patrimoine et de la culture jusqu'alors gérés par différentes directions de l'entreprise pétrolière.C'est aussi au cours de cette même année 2008 qu'elle a inauguré son premier partenariat avec le Quai Branly dont elle a rejoint le cercle des grands mécènes un an plus tard. « Jusque-là, nous ne soutenions pas la création contemporaine », explique Catherine Ferrant, déléguée générale de la Fondation Total et directrice du mécénat de l'entreprise. Alors, la fondation a choisi d'apporter une aide de 150.000 euros par an, à répartir entre les trois artistes sélectionnés pour la résidence.Au fil du temps, ce partenariat s'est intensifié. La fondation participe désormais au choix des lauréats. En interne on s'intéresse aussi de près à leurs travaux, comme la filiale chinoise pour la série de Wu Qi sur les catholiques de l'empire du Milieu.Ce premier projet commun avec le musée en a amené d'autres. « Nous nous sommes aperçus que nous n'étions pas assez ouverts aux civilisations d'Afrique qui sont pour nous très importantes, Total étant le premier acteur pétrolier sur ce continent » poursuit Catherine Ferrant. La fondation s'est donc associée au cycle d'expositions du musée sur l'Afrique dont la prochaine sur les Dogons (à laquelle la fondation apportera 200.000 euros) se tiendra du 5 avril au 24 juillet. Elle travaille aussi à la présentation de l'exposition « Présence africaine » (sur le mouvement politique et intellectuel qui avait préparé les indépendances) à Dakar au printemps prochain. « La beauté du mécénat culturel, c'est qu'on s'adresse aux communautés dans ce qu'elles ont de plus précieux : leur histoire, leur identité », conclut la déléguée générale de la Fondation Total. www.quaibranly.fr et www.fondation.total.com
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