Les États-Unis ne sont pas une « terre d'opportunités »

Les États-Unis sont-ils vraiment une « terre d'opportunités », comme on se plaît à le croire ? La réponse est clairement « non » pour l'OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques) qui vient de publier pour la première fois de son histoire une étude sur la mobilité sociale d'une génération à l'autre. Une étude particulièrement éclairante au moment où la crise économique et ses conséquences sur l'emploi font craindre pour l'ascenseur social.Premier constat, l'OCDE confirme à l'échelle internationale toutes les études antérieures menées au plan national : « le milieu parental ou socio-économique influence les résultats des descendants en matière d'éducation, de revenu et de rémunération dans la quasi-totalité des pays pour lesquels on dispose de données. » En clair, il y a partout une relation entre la situation de la famille dans l'échelle sociale et celle qu'occupent leurs enfants devenus adultes.désavantage considérablePlus inédit, le rapport différencie les pays selon le niveau de mobilité sociale intergénérationnelle. Ainsi, en France, en Italie, au Royaume- Uni et aux États-Unis, la mobilité des rémunérations entre pères et fils est particulièrement réduite. « L'avantage et le désavantage sont particulièrement prononcés dans les pays d'Europe méridionale et au Royaume-Uni. Le désavantage est également considérable au Luxembourg et en Irlande. » Un adulte dont la famille a un niveau d'instruction élevée peut y gagner en moyenne au moins 20 % de plus qu'un adulte dont la famille a un niveau d'instruction moyen, calcule l'OCDE. Au contraire, dans les pays nordiques, en Australie et au Canada, la mobilité des rémunérations entre père et fils est assez élevée.S'agissant des études, l'influence de la situation socio-économique des parents sur la performance de leurs enfants dans l'enseignement secondaire est particulièrement forte en Belgique, en France et aux États-Unis. Mais elle est plus faible dans certains pays nordiques, au Canada et en Corée du Sud.Pour les auteurs de l'étude, qui a nécessité des « centaines de milliers de données », l'enjeu n'est pas seulement la justice sociale. Il est aussi économique, car « la mobilité sociale intergénérationnelle est bonne pour la croissance ». Laurent ChemineauInfographie1col 70mm
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