Le FME, un sujet de débat européen

Trois jours après que le ministre des Finances allemand a lancé l'idée d'un Fond monétaire européen (FME) qui pourrait aider, mais aussi contraindre, des pays de la zone euro en difficulté, le débat rebondit. Mardi, le président de la Commission a pris ses distances. « Cette idée a été présentée par le ministre Schäuble sans fournir le moindre détail sur une telle institution. Il semblerait qu'il s'agisse d'une contribution au débat sur la zone euro », s'est étonné José Manuel Barroso devant le Parlement européen. La veille, le porte-parole du commissaire Olli Rehn déclarait pourtant que la Commission était prête à « proposer la création d'un tel instrument d'assistance » avec le « soutien de quelques grands membres de la zone euro ».proposition à très long termeLa Commission semble prise de court. « Des papiers » ont été demandés aux services d'Olli Rehn « pour le président », confirme-t-on à la Commission. Mais il ne les a apparemment pas reçus. « La Commission ne dispose pas d'analyse sur ce qu'un tel fonds impliquerait et il n'y a pas de proposition dans les tuyaux », explique une autre source. « Le FME est une proposition à très long terme, qui nécessitera sans doute une modification du trait頻, a précisé José Manuel Barroso. En d'autres termes, ce n'est pas la solution au problème immédiat de la Grèce. La Commission souligne d'ailleurs qu'elle « a travaillé activement avec les États membres de la zone euro pour concevoir un mécanisme que la Grèce pourrait utiliser en cas de besoin » dans le cadre du traité actuel.Car il s'avère qu'un tel fonds exigerait une modification du traité, qui en l'état interdit à l'Union européenne ou à un État de la zone euro d'en secourir un autre. Après une décennie de laborieuses réformes des traités, cela ne sonne pas comme un encouragement. D'aucuns accordent pourtant un sens politique fort à l'initiative. Le principe d'un FME « était dans l'air depuis quelque temps, mais c'est la première fois que des dirigeants, qui plus est allemands, s'expriment publiquement », explique une source européenne. « Si l'on crée un fonds européen pour venir en aide à un pays avec l'argent des autres pays, c'est l'esprit et la règle du traité qui changent », explique un analyste financier. Et d'ajouter : « Le fait de progresser vers le fédéralisme budgétaire n'est pas une mauvaise chose en soi, mais il faut en accepter les conséquences politiques. » Les eurodéputés de tout bord politique soutiennent l'idée. « On peut changer une petite phrase dans le trait頻, a déclaré un élu de centre droit, se voulant « pragmatique ». ?
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