Morne bilan pour les offres publiques en 2009

Perte de visibilité sur l'avenir, resserrement de l'accès au crédit, activité en berne... En 2009, la crise a sérieusement rebattu les cartes du marché des fusions-acquisitions en France. Réduisant, par la même occasion, le nombre d'offres publiques recensées à la Bourse de Paris. Selon une étude exclusive de Ricol Lasteyrie, 27 opérations ont été enregistrées l'an dernier, contre 40 en 2008. Plus éloquent, le montant des capitaux acquis est passé de 12,3 milliards d'euros à 491 millions en l'espace d'un an.Les cinq plus grandes transactions ont totalisé 333 millions d'euros, à comparer à 10,7 milliards d'euros un an plus tôt. On l'aura compris : d'un côté, les opérations de rapprochement d'envergure ont totalement déserté la cote ; de l'autre, les offres ont été lancées sur des entités de moyenne, voire de petite taille. Dans la majorité des cas, les actionnaires de référence, et parfois les entreprises elles-mêmes, ont profité de conditions de marché avantageuses pour renforcer leur mainmise sur les tours de table ou amorcer un processus de retrait de la cote.D'après l'enquête de Ricol Lasteyrie, seuls 33 % des offres ont été initiées par des tiers. Parmi eux, on retrouve Sierra Wireless, qui a racheté Wavecom pour 140 millions d'euros ; Thales, qui a acquis 94,6 % du capital de CMT Medical Technologies pour 22,9 millions d'euros, ou encore HP2M, qui a intégré 91,8 % de Sodifrance pour 11,8 millions d'euros. Fait notable, les primes de rachat proposées dans le cadre des offres publiques ont peu évolué. Et cela malgré le repli de plus de 60 % des marchés actions entre leurs plus-hauts de juin 2007 et les niveaux planchers atteints début mars 2009. Certes, les primes se sont en moyenne élevées à 53,5 % par rapport au dernier cours coté. Mais près d'un tiers des opérations fait ressortir une prime comprise entre 10 % et 30 %.forte perte de confianceSur une longue période, le constat est plus surprenant. La prime calculée par rapport à un prix de cotation moyen sur les douze derniers mois précédents l'annonce tourne plutôt autour de 33 %. Soit peu ou prou le niveau constaté ces dernières années : 29 % en 2008 et 28 % en 2007. Preuve, s'il en est, que, contrairement aux idées reçues, la sous-valorisation supposée exceptionnelle, des groupes cotés l'an passé demeure toute relative. D'ailleurs, d'après Marie-Ange Farthouat, associée chez Ricol Lasteyrie, l'écart médian entre les prix d'acquisition et la valeur intrinsèque des sociétés cibles a oscillé de ? 1 % à 15 % en 2009. Autrement dit, les opérations ne se sont pas déroulées au détriment des grands principes de juste valeur si chers aux normes IFRS. Même si, comme le rappelle Marie-Ange Farthouat, un « environnement de crise caractérisé par une forte perte de confiance » rend difficile l'établissement de « perspectives de croissance sur le long terme », qui constituent pourtant un pivot essentiel de l'évaluation des entreprises. nLes cinq plus grandes transactions ont totalisé 333 millions d'euros, à comparer à 10,7 milliards d'euros un an plus tôt.
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