L'Autorité de la concurrence accorde un sursis à TDF

Pas de sanctions contre TDF dans l'immédiat. L'Autorité de la concurrence a rejeté, mardi, la demande de mesures en urgence déposée par un petit concurrent, Itas-Tim. Mais elle n'exclut pas que TDF abuse de sa position dominante (85 % du marché des émetteurs TNT), et va poursuivre l'enquête.Itas-Tim tente, depuis fin 2008, de concurrencer TDF sur la diffusion des chaînes de la TNT, en proposant des tarifs moitié moins chers. Mais cela se révèle un parcours du combattant. En effet, quand Itas-Tim veut construire son propre pylône, le maire s'y oppose régulièrement, en raison - à en croire le plaignant - du lobbying de TDF. Par exemple, le maire de Bourg-Bruche (Bas-Rhin) a déclaré « être harcelé d'appels de TDF, l'avertissant qu'il prenait des risques à autoriser l'implantation d'Itas-Tim ». À Saint-Chamond (Loire), le maire « a brusquement changé d'avis suite à une visite de TDF ». Et à Château-Gontier (Mayenne), TDF, désormais société privée, a ressorti un vieux plan à en-tête : « Télédiffusion de France - Établissement public de l'État »... En pratique, TDF explique aux maires que son signal pourrait être perturbé par un nouveau pylône, employant au passage un jargon technique difficile à comprendre. L'ex-monopole propose plutôt d'héberger ses concurrents sur son propre pylône, afin d'éviter la construction d'un autre pylône qui enlaidirait le paysage... Il invite aussi les maires à des réunions où il explique que « la TNT n'impose pas de construire un nouveau pylône : le pylône existant convient parfaitement ». Et quand le maire ne lui demande pas son avis, il proteste, assurant qu'il est « nécessaire de le consulter », alors qu'aucune obligation légale ne l'impose. Mais, selon Itas-Tim, l'hébergement chez TDF n'est pas intéressant car il oblige à reverser à TDF 65 % à 75 % des recettes.Pour clarifier le discours vis-à-vis des maires, le gendarme de la concurrence dit compter sur un guide que doivent publier le CSA et l'Arcep d'ici mi-2010. Quant à la possibilité de contraindre TDF d'accueillir des pylônes concurrents sur ses terrains, il n'a pas voulu lui imposer pour l'instant faute de cas concrets, mais ne l'exclut pas au cas par cas, si cela se révèle indispensable. JAMAL HENNI
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