La Hongrie se prépare à un vote sanction

Pour la première fois depuis le retour de la démocratie en Hongrie au début des années 90, on connaît déjà dans les grandes lignes le résultat des législatives dont le premier tour se tiendra ce dimanche 11 Avril : la droite plutôt nationaliste de Viktor Orban, le FIDESZ devrait largement l'emporter. La question principale est de savoir si elle sera capable d'obtenir la majorité constitutionnelle au Parlement, de nommer à elle seule toutes sortes de hauts responsables de la fonction publique, des médias, de la Justice, afin de, selon le mot d' Orban, "rester au pouvoir pendant 20 ans". Mais le vote sans doute massif en faveur du Fidesz écarté des responsabilités depuis 8 ans sera plus un vote sanction qu' autre chose.Corruption à tous les échelonsLes Hongrois, déséspérés par l'impact de la crise économique (c'est le premier pays à avoir appelé à l'aide le FMI l'an dernier) et une corruption massive à tous les échelons s'apprêtent à liquider les partis de gauche au pouvoir : le parti socialiste (MSZP, héritier du parti communiste) pourrait ne recueillir que 11 % des voix et son allié libéral de gauche, l'Alliance des Démocrates Libres (SZDSZ), disparaître du Parlement. Les Hongrois , qui se serrent la ceinture sous le plan d'austérité du Premier Ministre de transition Gordon Bajnan, blâment le MSZP et surtout l'ancien chef du gouvernement Ferenc Gyurcsany pour les "mensonges" reconnus par celui-ci sur l' état des finances publiques, pour la crise et divers scandales. Celui de la régie des transports en commun de Budapest (capitale gérée par la gauche), une cinquantaine de contrats frauduleux à des entreprises "amies" et "parachutes dorés" attribués à des dirigeants sur le départ, alors que les conducteurs de metro et de bus voyaient se réduire leurs salaires, a frappé l'opinion comme l'exemple de l'ultime injustice sociale. Hongrois en colèreL'extrême-droite profite de ce désavoeu qui frappe en fait tous les partis au pouvoir depuis 89. "Jobbik" (le Meilleur à droite) qui avait déjà envoyé trois députés au Parlement Européen, sillonne les villes, les villages. Avec un discours qui dénonce pèle-mêle, la criminalité chez les Roms, la corruption des élites, le poids des multinationales et d' Israël dans l'économie et la politique hongroise. Le remède ? "Orienter davantage le pays vers l'Est, pour mieux vendre nos produits", explique Zsolt Varkonyi, porte-parole du parti. Ce discours, tout comme les capacités d'organisation (maillage exceptionnel) dont dispose Jobbik, incitent les analystes hongrois à penser que le petit nouveau de l' extrême-droite pourrait être financé par la Russie. Les dirigeants de Jobbik démentent et parlent d'une campagne de dénigrement menée dans les media par FIDESZ et le MSZP. N'empêche que ce parti, "choix naturel des Hongrois en colère", crédité d'entre 12 et 18 % des voix, pourrait devenir la 2ème formation au Parlement. Et jouer durablement les trouble-fêtes...
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