Le carnet de bord de Fabio Marquetty et Gaël Vautrin

STRONG>Mardi : Reprise discriminanteC'est ce qui s'appelle du découplage. Mais pas dans le sens où on l'entendait lorsque la crise a explosé aux quatre coins de la planète économique. Non le vrai découplage. Discriminant à souhait. Celui qui est en train de faire passer les économies occidentales pour des pays en voix de développement. L'Australie relève, pour la cinquième fois depuis octobre dernier, ses taux d'intérêt. Les Philippines, l'Indonésie, la Malaisie, la Thaïlande, Taïwan, la Corée du Sud et Singapour pourraient lui emboîter le pas pour éviter la surchauffe économique. Pendant ce temps, les banquiers centraux d'Europe et des Etats-Unis osent à peine dire qu'ils ont, ne serait-ce qu'un instant en se rasant le matin, imaginé qu'un jour ils relèveront les leurs, de peur de déclencher un mouvement de panique généralisé qui gripperait sérieusement l'embryon de la reprise. Mercredi : facture pétrolièreVoilà maintenant deux jours que les cours de l'or noir taquinent la barre des 87 dollars le baril à New York. La bonne tenue des activités industrielles chinoise et américaine y est pour beaucoup. Tout comme les autres produits de bases, le pétrole est à la fête. Pour les investisseurs, la fenêtre de tir est trop tentante. Notamment du côté des groupes pétroliers et parapétroliers dont les actions grimpent. Le marché sait bien qu'au delà d'un prix de 80 dollars, il est possible de rentabiliser de nouveaux investissements d'exploration. Tout comme il a conscience des effets vertueux d'une hausse de la valeur des matières premières pour les groupes miniers. Oubliant au passage les conséquences néfastes d'un relèvement de facture pour le tourisme, la chimie ou encore l'automobile. Au final, l'équilibre reste bien fragile.Jeudi : C'était un petit cheval blancDans le tourbillon de la dette des Etats, Bernard Arnault a bien du mal à convaincre des mérites de son nouveau poulain. Vers 14h, LVMH annonce son intention d'imprimer sa griffe dans de grands palaces. Sans presque débourser un sou. Deux établissements, l'un à Oman l'autre en Egypte, évolueront sous la marque Cheval Blanc, du nom du prestigieux chalet cinq étoiles trônant à Courchevel. Et cela dès 2012. Le groupe a prévu de se rémunérer sur une partie des résultats tout en imposant ses produits dans les allées des futurs palaces. Les investisseurs ne prennent pas encore la mesure de l'événement. Il faudra attendre le lendemain pour que la communauté financière suive l'avis positif mais visiblement éclairé d'un broker parisien. Vendredi : l'Allemagne émergente Non. Ce n'est ni la tendance haussière des marchés américains jeudi soir, ni l'apaisement des craintes sur la Grèce aux abois après les propos de Trichet qui expliquent le sursaut des indices boursiers. Non ... ce sont les exportations allemandes en février qui mettent du baume au coeur des investisseurs. En tout cas, on aimerait bien y croire. A 70 milliards d'euros, elles ont augmenté de 9,6 % en un an. L'Europe se (re)découvre un tigre teuton dans le moteur. Un pays émergent au sein de l'Union. D'ailleurs, le covoiturage de Renault et Daimler tombe à pic. Même si c'est dans une Smart. La firme allemande sait vendre ses Benz à ceux qui peuvent en acheter. Surtout en Chine où les ventes ont bondi de 112 % au premier trimestre. Reste maintenant à convaincre ses compatriotes de mettre la main au portefeuille.
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