Comment Sarkozy a vendu le Rafale

Nicolas Sarkozy tenait la grande forme à Brasilia. Il faut dire que vendre pour la première fois le Rafale, l'avion de Serge Dassault, le motivait tant le challenge l'excitait. « Cela en devenait une affaire personnelle », notait un proche de la délégation. Et dimanche, avant de s'envoler vers Brasilia, le chef de l'État sentait le succès à portée de main même si, à son départ, rien n'était acquis (« La Tribune » du 3 septembre), les Brésiliens restant en fin de semaine dernière très prudents sur une éventuelle annonce. Mais vendre le Rafale était la priorité de cette visite éclair, alliée au plaisir de revoir son homologue brésilien Lula avec qui il entretient, en dépit de leurs différences politiques et de leurs parcours, de très bonnes relations. « L'affectio societatis entre eux va au-delà de tout », assure-t-on à « La Tribune ».négociation exclusiveÀ l'issue du dîner restreint offert par Lula dimanche soir, sentant qu'il peut faire basculer la décision et revenir à Paris avec une promesse de vente, Nicolas Sarkozy revient voir, tard dans la soirée, la délégation élyséenne et celle de Dassault Aviation, dont le PDG Charles Edelstenne, pour leur demander de retravailler avec les Brésiliens la proposition française selon les dernières exigences de Brasilia. « Il faut battre le fer tant qu'il est chaud et tant que nous sommes sur place », dit-il en substance. Les équipes travailleront jusqu'à l'aube pour arrêter, vers six heures du matin, l'offre qui va définitivement convaincre les Brésiliens. Bousculés par le dynamisme de Nicolas Sarkozy, ces derniers ne peuvent plus refuser. La France propose à l'industrie brésilienne de faire un saut technologique d'au moins dix ans dans l'aviation militaire, explique-t-on. Même si le transfert de technologies reste « maîtrisé par Dassault Aviation », assure-t-on à Paris.Au final, « Nicolas Sarkozy a lessivé toute la délégation française, y compris Charles Edelstenne réputé increvable, par son dynamisme », précise-t-on à « La Tribune ». « Le chef de l'État nous a fait gagner en moins de 48 heures des mois de travail », note-t-on chez l'avionneur. Car c'est bien une négociation exclusive ? même si ce terme n'a pas été inscrit noir sur blanc ? qu'a arraché in extremis Dassault Aviation. Ou plutôt le chef de l'État comme l'indique au « Monde » Charles Edelstenne : « C'est Nicolas Sarkozy qui a vendu le Rafale, ce n'est pas nous. Le succès lui revient. »Au final, tout le monde est gagnant : le Brésil pour les transferts technologiques, Dassault Aviation proche d'une première vente du Rafale à l'export et, bien sûr, Nicolas Sarkozy, qui a su vaincre les réticences initiales. « Ce qu'il a fait là, il est capable de le refaire », souligne-t-on. Et les yeux se tournent vers les Émirats arabes unis, la Suisse, la Grèce, le Qatar et le Koweït. Sans oublier la Libye où Nicolas Sarkozy doit toutefois composer avec la personnalité fantasque du colonel Kadhafi. nTexte exergue surlignable
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