La réglementation pèsera lourd sur la rentabilité des banques

étudeDeux semaines avant le G20 de Pittsburgh, l'impact sur les banques des changements réglementaires à venir se dessine. Trois études très complètes des analystes de JP Morgan détaillent les baisses de rentabilité attendues pour les grandes banques d'investissement mondiales et les mesures qu'elles seront amenées à prendre en conséquence. Cette « nouvelle donne » comprend la compensation et la standardisation des produits dérivés, la réforme des marchés des matières premières et l'augmentation des besoins en capital et en couverture des risques.L'étude estime que les retours sur fonds propres (ROE) à l'horizon 2011 chuteront de 15,2 % à un niveau de 10,8 %, soit une dégringolade de près de 30 %, sous l'effet de la réglementation (voir graphique). Les banques françaises ne seraient pas épargnées, à cause d'un « triplement » de leurs besoins en fonds propres pour couvrir les risques de marché. D'une manière générale, les banques universelles très dépendantes de leurs activités de marché, comme les françaises, Deutsche Bank, Barclays ou Credit Suisse, seraient aussi très impactées par cette réglementation.Mais les plus touchées seraient les « pures » banques d'investissement de Wall Street, Goldman Sachs et Morgan Stanley, qui souffriront également des contraintes en capital et des nouvelles limites sur les marchés des matières premières. Aucune banque d'investissement ne sera épargnée. Et les analystes prévoient qu'en moyenne de cycle leurs retours sur fonds propres atteindront 15 % mais en aucun cas ne retrouveront les niveaux de 20 % d'avant la crise.Ces fortes baisses sont notamment justifiées par le fait que la réglementation des produits dérivés (chambre de compensation) va empêcher le retour des produits structurés, qui faisaient les choux gras des banques d'investissement. Pour faire face à ce recul de la rentabilité et tenter de le compenser, les banques devraient mettre en place des mesures d'économies afin de diminuer de 15 % les charges pour parvenir à un coût de 543.000 dollars par personne, notamment par la baisse des bonus. Les allocations de capitaux propres pour ces activités de marchés pourraient également être revues en baisse de 9 % et des réductions d'effectifs de l'ordre de 3 % sont attendues. JP Morgan conclut en conseillant à ses clients d'investir dans les banques de détail plutôt que d'investissement. Le monde change.
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