Les terres noires d'Ukraine convoitées

La sécheresse n'épargne pas l'Ukraine. « En août, il n'a quasiment pas plu et les cultures de maïs se sont asséchées sur 15 % à 25 % du territoire », estime le ministère de l'Agriculture. Dans un pays où l'agriculture a pris plus de poids ? sa part dans le PIB est passée de 10 % à 13 % ? pour limiter les dégâts de la crise financière, cette nouvelle est un rien décourageante. Toutefois, l'Ukraine n'a pas tout perdu. Car si les rendements ne sont pas encore à la hauteur, le potentiel de ses terres noires, réputées comme les plus fertiles au monde, attire de plus en plus.une même contrainte « Les investisseurs sont plus nombreux à venir prospecter la région, résume Hélène Morin, consultante chez Agritel, certains échaudés par des investissements sur les marchés qui ont mal tourné, d'autres avec la volonté de réellement produire. » Leur nombre reste difficile à évaluer. Toutefois, ajoute Hélène Morin, « sur les 26,4 millions d'hectares de terres arables que compte le pays, 3 millions ne sont actuellement pas cultivés mais pourraient l'être d'ici cinq à dix ans ». Le sous-équipement, les coûts d'exploitation plus faibles, mais aussi les besoins alimentaires mondiaux croissants ? argument invoqué par Charles Beigbeder qui vient d'investir dans la société AgroGeneration en Ukraine ? sont autant de raisons qui font rêver les investisseurs. Même si tous sont soumis à une même contrainte : un moratoire qui empêche la vente de ces terres, qui devrait être reconduit après la prochaine élection présidentielle. Les fonds souverains n'échappent pas non plus à cette règle, ce qui ne les empêche pas de se positionner. La Libye serait en train de négocier l'exploitation de 100.000 hectares, en vue de sécuriser son approvisionnement en céréales, contre du pétrole. L'Ukraine en échange pourrait alléger sa dépendance énergétique à l'égard de la Russie. Un bon point, d'autant que l'Arabie Saoudite, inquiète par son problème d'accès à l'eau, est aussi intéressée. Marjorie Bertouille
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