Les États n'ont jamais autant réformé que pendant la crise

gouvernanceHistoriquement, les périodes de crise financière et de récession sont propices aux réformes. La Grande Dépression des années 1930 avait convaincu les États-Unis de revoir de fond en comble les procédures de faillite. La crise asiatique, à la fin des années 1990, avait conduit de nombreux pays à engager des réformes similaires tandis que d'autres renforçaient la protection des investisseurs.La crise actuelle n'a pas dérogé à la règle. Dans sa dernière édition de « Doing Business », la Banque mondiale a totalisé 287 réformes dans 131 économies entre juin 2008 et mai 2009, soit 20 % de plus que l'année précédente. Les pays ayant engagé des réformes « ont concentré leurs efforts pour faciliter la création et le fonctionnement des entreprises, renforcer la législation sur la propriété et améliorer la résolution des litiges commerciaux », souligne la Banque mondiale.Les pays en développement redoublent d'efforts puisqu'ils ont réalisé deux tiers des réformes recensées sur la période. Dans 80 % des cas, il s'agit d'alléger « les contraintes administratives » pour les entreprises, notamment en facilitant la création d'entreprises. Un investissement bien vite rentabilisé. Au Burkina Faso, par exemple, la création d'un guichet unique pour les entreprises coûte 200.000 dollars par an à l'État. Mais cela représente une économie estimée à 1,7 million de dollars pour les entreprises. recul de la corruption Les effets en termes de croissance économique sont également notables. Dans les pays pauvres mais bien gouvernés, une réduction de dix jours des délais nécessaires à la création d'une entreprise est associée à une hausse de 0,4 point de la croissance et de 0,3 % de l'investissement. L'allégement des contraintes administratives est aussi associé à un recul de la corruption. Ainsi en Slovaquie, la proportion d'entreprises qui envisageaient de graisser la patte à un fonctionnaire a reculé de 33 % en 2005 à 6 % en 2008. La Banque mondiale souligne la « réformite aiguë... » qui semble avoir saisi les pays du Moyen-Orient et d'Afrique du Nord. « Dix-sept des dix-neuf économies ont fait des réformes en 2008-2009. » L'Égypte, la Jordanie, et les Émirats arabes unis font partie des réformateurs les plus actifs. La politique du guichet unique pour les entreprises se diffuse à l'ensemble de la région. Et de nombreux pays ont réduit l'apport en capital nécessaire à la création d'entreprise. C'est le cas de l'Arabie Saoudite où, jusqu'en 2007, il fallait disposer d'au moins 120.000 dollars pour créer son entreprise ! 
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