Les valeurs industrielles et cycliques valent de l'or

Depuis le début de l'année, le marché parisien fait grise mine : - 5,5 % pour le CAC 40, - 3,3 % pour le SBF 120. On en oublierait presque les élus culminant à des sommets de valorisation boursière. Au total, 24 membres du SBF 120 se paient plus de 20 fois leurs estimations de profits en 2010. C'est près de deux fois plus que le PER (cours/bénéfice par action) moyen du SBF 120 d'après les données de Factset. Parmi ces titres prisés, figurent pour l'essentiel les grands gagnants du rebond des indices depuis leurs plus bas du 9 mars 2009. Entre-temps, la Bourse de Paris a engrangé 50 % de plus-value, emportant avec elle des valeurs industrielles et cycliques. Outre, les acteurs du secteur bancaire, certains titres ont vu, durant cette période, leurs cours tripler comme Seb ou Soitec, voire plus que quintupler tels que Sperian et Rhodia. « La progression des résultats des entreprises s'est faite plus rapidement que ne l'imaginaient les investisseurs » souligne Pierre Sabatier, stratégiste chez PrimeView. D'après Factset, le consensus des analystes s'attend à une envolée de 47 % des bénéfices des groupes du SBF 120 en 2010. Si l'on corrige cela d'effets de bases ultra-favorables liés à la perspective de bénéfices symboliques, la dynamique provient bien des sociétés les plus sensibles aux fluctuations de cycle. On peut citer par exemple Ingenico, Schneider, Seb, Alten dont les profits pourraient grimper de plus de 45 % cette année. Pour Imerys, le taux de progression bénéficiaire escompté culmine à 71 %, suivi par Mersen, ex-Carbone Lorraine, avec 59 %. La liste est longue dans un univers fortement représenté par le compartiment des valeurs moyennes. Reste maintenant la question de la légitimité d'une cote aussi élevée. Certes, la reprise bénéficiaire est belle et bien réelle, mais pour combien de temps ? « Ces chiffres ne garantissent en rien la pérennité des niveaux de progression des résultats sur les cinq ou dix prochaines années. sutout dans une perspective de croissance molle » glisse Pierre Sabatier.Pour lui, les incertitudes macroéconomiques couplées à l'effet progressif des programmes de rigueur budgétaire ne constituent plus un terrain fertile pour les valeurs cycliques. L'expert estime que la thématique a déjà été largement jouée. À moins de piocher du côté de ceux ayant fait montre d'une évolution métronomique de leurs profits au cours des cinq dernières années. C'est le cas d'Eutelsat Communications ou encore de Bureau Veritas, qui affichent un taux de croissance annuel moyen de 18 à 25 % depuis 2007 inclus. À quelques rares exceptions près, il est donc difficile pour un investisseur d'avoir la garantie d'acheter de la croissance durable.Pour cette raison, Pierre Sabatier n'exclut pas un mouvement de réallocation d'actifs vers des profils plus défensifs et moins chers. Notamment parce que la prise de risque a un prix et que, pour le moment la prime potentiellement encaissable se situerait plutôt du coté des titres les moins onéreux.Le consensus des analystes s'attend à une envolée de 47 % des bénéfices des groupes du SBF 120 en 2010.
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