Titouan Lamazou ? : « ? Les femmes ? ? ? Un travail militant ? »

Titouan Lamazou est un artiste atypique. Après avoir remporté la première édition du Vendée Globe en 1990, été sacré champion du monde de course au large, il est finalement revenu à son premier amour?: l'art. Pendant six ans, l'homme a parcouru le monde à la rencontre de femmes célèbres ou anonymes dont il a dressé le portrait pictural, photographique et vidéo. Rencontre avec un touche-à-tout qui ne tient pas en place.Pourquoi ce choix de portraits de femmes??Je préfère rencontrer et dessiner les femmes, plutôt que les hommes. Il y a une question d'attirance et de séduction, bien entendu. Cette séduction a fait place néanmoins à un travail très militant. Il y a un fossé entre les hommes et les femmes dans nos sociétés judéo-chrétiennes. La volonté de me rapprocher des femmes, je la considérais comme une nécessité. Les femmes présentes dans mon projet, personne ne se souciait de ce qu'elles pensaient des choses de la vie. Ce n'est pas inutile de dresser l'état du monde à travers leurs réponses.Avant de vous faire connaître comme artiste, votre nom évoquait surtout le monde de la voile...J'ai décidé d'être artiste à 11 ans, alors à 17 ans, je suis rentré aux Beaux-Arts. Mais je m'ennuyais ferme, j'ai donc décidé de voyager. J'ai pris mes carnets et je suis parti en bateau-stop, sans rien connaître de la mer. C'était romantique. Après trois ans aux Antilles, j'ai eu la chance de pouvoir faire mon service militaire sur le bateau d'Éric Tabarly. C'était la meilleure école qui puisse exister, et en même temps, je n'ai jamais vraiment cessé de dessiner.En 1990, vous gagnez la première édition du Vendée Globe, l'année d'après, vous êtes sacré champion du monde, et puis vous arrêtez tout. Pourquoi??Pour pouvoir participer au trophée Jules-Verne, que j'ai créé avec Florence Arthaud, j'ai construit une goélette de 43 mètres, le «?Tag Heuer?». Malheureusement en 1993, il a fait naufrage avant même le début de la course. Après ça, j'ai arrêté pour me consacrer à l'art. Je n'avais plus goût à la compétition.Entre vos voyages en mer et votre projet «?Femmes du monde?», vous ne tenez pas en place...J'aime le mouvement pour le mouvement. Je n'ai jamais eu d'appartement, je bouge tout le temps. D'ailleurs, j'essaye de développer le concept du «?bateau-atelier?», une résidence océanique et itinérante ouverte aux artistes. Je pourrais enfin avoir une maison, mais une maison qui se déplace. Propos recueillis par Marine Cluet
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