Le YMC 76 donne le « la » du yachting

Il est arrivé dans la nuit vénitienne comme une ombre sur l'eau, glissant presque sans bruit, pour apponter face à un parterre de robes longues et de smokings, après un dîner de gala servi dans le cloître de l'ancien monastère bénédictin sur l'île de San Giorgio Maggiore. Avec sa coque prune irisée, son teck marin décontracté, et son avant en solarium, le YMC 76 (23 mètres) donne le « la » de ce qu'est désormais le monde du yachting?: celui de l'art de vivre... sur l'eau?! Un projet porté d'ailleurs par deux femmes, la Française Annette Roux, présidente de Bénéteau;néteau, et l'Italienne Carla de Maria, présidente de Monte Carlo Yachts. Deux ans de travail mais un projet qui repose sur 125 ans d'histoire, a tenu à souligner Annette Roux, rappelant celle du groupe familial né en 1884. Le leadership mondial de la voile atteint en 2002, Bénéteau;néteau se cherchait un nouvel enjeu?: les grands bateaux à moteur. Voici donc le premier-né d'un plan de production qui, l'espère Annette Roux, devrait atteindre rapidement 5 à 6 unités par an et 20 à terme. Prémonitoire?? À peine à l'eau, le YMC 76 a été acheté par le concessionnaire belge du groupe. « C'est exactement le bon produit pour le marché, à la fois en taille, en look et en équipement », se réjouit Barbaros Akyelken, patron de la concession turque. Son design, de facture italienne, est signé Nuvolari-Lenard. Partis de la « feuille blanche », les deux designers ont tenu compte de la crise et de l'évolution de la mentalité des clients?: « Le client souhaite être et vivre sur l'eau. Or les chantiers ont trop épousé ces dernières années les stratégies des constructeurs automobiles en suréquipant les bateaux. Ils sont souvent dessinés de l'intérieur vers l'extérieur, ce qui a tendance à les faire gonfler comme des ballons et les rend peu marins. Nous sommes partis du design extérieur, conscients que l'on ne pourrait peut-être pas tout caser. » Autre évolution?: la tendance à vouloir moins de membres d'équipage. Résultat?: les coursives d'accès à la proue sont facilement accessibles avec un pont « portugais » qui tourne autour du gouvernail comme sur les « trollers ». L'intimité à bord est ainsi préservée. Quant à la proue, elle offre un espace « lounge » inattendu sur ce type de navire. « On a suivi la même approche que dans les niches automobiles en partant de l'usage », soulignent les designers. Le YMC 76 n'oublie pas le bonheur de son propriétaire?: pour preuve sa cabine immensément belle et fonctionnelle. Juste un point faible?: la cuisine qui oublie les éventuels talents d'un cordon-bleu. Un domaine où il y a encore fort à faire sur les yachts. Le développement durable a, lui, été pris en compte?: contrôle des émissions de CO2, matériaux recyclables, et un système de traitement des eaux à air. Vendu entre 2,5 et 3 millions d'euros, le YMC 76 espère remplir son carnet de commandes à Cannes pendant que le chantier travaille dans le golfe de Trieste à de nouveaux modèles?: un 62, un 68, un 86-pieds et plus... si affinités avec le marché. S. P.
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