L'incertitude persiste sur le champ de compétences

Barack Obama a la Maison-Blanche, Nicolas Sarkozy l'Élysée et Gordon Brown le 10 Downing Street. Mais où le futur président du Conseil européen recevra-t-il ses hôtes ? Quel lieu symbolique sera attaché à son nom ? En plein c?ur du quartier européen, une grande bulle est à peine en train de sortir de terre. Encore innommé, cet appendice du Conseil européen pourrait bien devenir le bâtiment phare de Bruxelles. La lanterne géante logée en son sein « symbolisera la flamme qui brillera dans la nuit comme un repère dans la ville », assure le cabinet d'architecture en charge du projet. L'Europe actuelle manque dramatiquement de symboles. Il faudra attendre juillet 2013, date d'achèvement du bâtiment, pour qu'éventuellement elle trouve un lieu incarnant son unité.En attendant, les Vingt-Sept doivent choisir le locataire de la future bulle, le premier « président de l'Europe ». Cette appellation à elle seule fait déjà bondir le président de la Commission, José Manuel Barroso, qui rappelle à tous ses visiteurs que l'intéressé ne sera qu'un simple « chairman », autrement dit un président à l'anglo-saxonne, un gentil organisateur de réunions et un modérateur des intérêts nationaux. Les chefs d'État voient-ils les choses de la même manière ? Étonnamment, personne n'en sait encore rien. Aussi chaque détail vaudra son pesant d'or. Exemple : le salaire du futur président. Plusieurs sources européennes indiquent qu'il sera « fonction » de celui du président de la Commission européenne, à savoir 24.442,80 euros mensuels. Certes, mais sera-t-il égal, supérieur ou inférieur ? En lui donnant plus, les Vingt-Sept annonceraient clairement que c'est lui le numéro un à Bruxelles.Dans les rendez-vous internationaux, le président du Conseil sera, sur le papier, l'interlocuteur de Barack Obama. Le président américain se déplace à bord d'Air Force One avec quelque 800 personnes dans sa suite. Son homologue bruxellois devra-t-il, comme l'actuel numéro un du Conseil, Javier Solana, rallier les sommets par « tous les moyens disponibles », comme indique une source au Conseil ? Actuellement, il en est réduit à demander une place à bord de l'avion du Premier ministre belge. Sinon, il monte dans un appareil militaire, loue un jet ou, le plus souvent, voyage avec M. Tout-le-monde sur les lignes commerciales. Quelle serait la crédibilité d'un président ayant ainsi recours au « système D » ?Cela ne choque pas un contribuable scandinave de voir un ministre sortir d'une bouche de métro. C'est même la marque d'une bonne gestion. À l'inverse, dans les pays du Sud, l'apparat est un attribut inhérent au pouvoir. Reste que les moyens logistiques accordés au président donneront la mesure de l'ambition que les Vingt-Sept prêtent à la fonction. Florence Autret et Yann-Antony Noghès, à Bruxelle
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