Axa place les pays émergents au c ? ur de sa stratégie

Huit mois après avoir déclaré qu'il n'en avait pas besoin, Axa lance une augmentation de capital de 2 milliards d'euros. Le contexte est bien différent. En mars, le groupe d'assurances peinait à convaincre que sa solvabilité était suffisante, les marchés chutaient et son cours de Bourse aussi, tombant à moins de 6 euros. Aujourd'hui « le paysage macroéconomique se stabilise », selon le président du directoire, Henri de Castries. Le cours est à près de 17 euros et la solvabilité du groupe est autour de 140 % (elle gagnera 9 points grâce à l'opération). Plusieurs augmentations de capital pour des institutions financières se sont effectuées avec succès. Bref, « c'est le bon moment de partir à l'offensive », selon Henri de Castries. Le montant relativement limité de cette augmentation de capital sera complété par le produit de la vente en Chine de sa participation de 15,6 % dans Taikang à la demande des autorités, qui pourrait lui rapporter plus de 1 milliard de dollars car les candidats sont nombreux : le fonds souverain Temasek, les fonds d'investissement Blackstone, Bain Capital et KKR notamment.En fait d'offensive, Axa s'attaque surtout à la question du rachat des parts des minoritaires dans sa filiale australienne Axa Pacific Holdings, d'une part, qui lui coûterait au final 1,1 milliard d'euros (lire ci-dessous), et, d'autre part, dans ses filiales vie et retraite en Europe de l'Est (Pologne, République tchèque et Hongrie), dans lesquelles la Berd détient environ 30 %. Le coût de ces rachats d'actions en Europe s'élèverait à « plusieurs centaines de millions d'euros ». Si l'opération avec Axa Pacific Holdings (APH) arrive à son terme, Axa « doublera son exposition aux marchés asiatiques de l'assurance-vie, épargne, retraite sans aucun risque opérationnel d'intégration », observe-t-on en interne. L'assureur résout dans le même temps les difficultés de gouvernance qui l'obligeaien t pour toute acquisition en Asie à passer par APH, même si le groupe français réalisait finalement l'opération directement.stratégie claireCette volonté de contrôler à 100 % ses filiales en Europe de l'Est et en Asie illustre l'infléchissement stratégique du groupe à l'égard des pays émergents. « L'objectif est que les pays émergents contribuent à hauteur de 15 % du résultat d'ici trois à cinq ans, contre moins de 5 % aujourd'hui », explique le directeur financier, Denis Duverne. L'assureur se dit d'ailleurs à l'affût d'autres acquisitions dans ces régions. Henri de Castries estime cependant prématuré de se prononcer sur les éventuelles cessions d'ING dans les pays émergents, sans les écarter. Sur les marchés matures en revanche, le groupe est clair : les opérations d'Alico au Japon ne l'intéressent pas, ni les actifs britanniques à vendre de la banque RBS, ni les acquisitions sur le marché belge. n
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