L'Europe en ordre dispersé

marchés actionsTrois des principaux indices européens ont effacé l'épisode Lehman Brothers. Du moins, en apparence. Les Bourses portugaise, espagnole et suédoise évoluent aujourd'hui à des cours supérieurs de 2 % à 4 % à leurs niveaux précédant la chute de la banque américaine.Penser que ces performances reflètent fidèlement la réalité économique et financière des pays concernés serait néanmoins illusoire. Elles traduisent surtout une forte dépendance de ces indices à une poignée de valeurs. À titre d'exemple, le « top 5 » de la Bourse de Madrid représente près des trois quarts de sa capitalisation boursière totale. En l'occurrence, les marchés actions espagnols ont indéniablement été portés par la bonne résistance de Banco Santander et le bond de 11 % de Telefonica depuis le 12 septembre 2008, qui, à eux deux, pèsent 45 % de l'Ibex.Masquant, au passage, la forte dégradation du marché de l'immobilier et de la construction sur la péninsule Ibérique. Tout comme à Lisbonne où le PSI 20 a largement profité de la hausse de 12 % de Portugal Telecom, dont il est composé à 14 %. Stockholm peut être logé à la même enseigne avec l'envolée boursière de près de 27 % de H&M, l'un de ses principaux représentants (13 %) au cours de ses quatorze derniers mois.À l'opposé, on retrouve, parmi les apparents mauvais élèves du Vieux Continent, la City, qui accuse une perte de valeur de 14,5 % depuis la veille de la faillite de Lehman. Contrairement aux idées reçues, cette chute est moins liée à la débâcle de valeurs financières surreprésentées qu'à une baisse de cours généralisée. En l'occurrence, le Footsie est aujourd'hui le grand indice européen le moins concentré.Les cinq poids lourds de la Bourse de Londres représentent 32,5 % de l'indice.De son côté, Paris fait également partie des Bourses européennes les plus équilibrées sur le plan sectoriel. La pondération de Total atteint certes 13,3 % du CAC 40, mais le premier quintile de l'indice représente moins de 40 % de l'ensemble.D'autres en revanche, comme l'AEX à Amsterdam, le BEL20 en Belgique et L'Iseq en Irlande doivent l'effondrement de 20 % à 30 % de leur valeur à une très forte exposition au secteur financier. Fabio Marquetty
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