Après 30 ans de pouvoir, Moubarak sur le départ

Toujours massée sur la place al-Tahrir, la foule exulte. Son voeu - « Nous, nous ne partons pas, c'est toi qui doit partir ! » - crié haut et fort depuis plus de deux semaines à l'adresse d'Hosni Moubarak, en poste depuis 30 ans, semble enfin exaucé. La nouvelle d'un départ imminent du raïs a été confirmée par des responsables gouvernementaux aux médias anglo-saxons. Le Premier ministre, Ahmed Chafic, a ainsi déclaré sur la BBC que le président égyptien, en bute à une fronde populaire qui ne désarme pas - sur fond de difficultés économiques, « pourrait partir » et la situation du pays « s'éclaircir rapidement ». Sur la chaîne américaine NBC, un porte parole de l'armée confirmait de son côté que le sort du président serait scellé « dans les heures à venir » et qu'il « démissionnerait certainement ». Enfin, l'armée - particulièrement puissante en Égypte, puisqu'elle fournit depuis 1952 et le coup d'État de Gamal Abdel Nasser tous les présidents du pays, - a déclaré, à la suite d'une réunion du Haut Conseil Militaire, qu'elle « protègerait la nation » et « répondrait aux revendications du peuple ». Toutefois, certains membres de l'opposition, Frères Musulmans en tête, s'inquiètaient d'une main-mise trop forte de l'armée sur le processus de transition, voire d'un nouveau coup d'État militaire. « Transition démocratique »Le président Moubarak, dont on ne savait pas, ce jeudi en fin d'après-midi, s'il allait rejoindre un exil allemand, sous couvert d'un check up médical, ou s'il irait dans sa résidence d'été de Charm el-Cheikh, devait s'exprimer à la télévision dans la soirée, après une réunion avec son nouveau vice-président, Omar Souleiman, au palais présidentiel, selon la chaîne d'État égyptienne. Moubarak avait égalemment rencontré son Premier ministre, Ahmad Chafic. Selon toutes probabilités, ainsi que l'évoque le directeur de la CIA, Leon Panetta, le passage de relais entre le raïs et son vice-président, Omar Souleiman, pourrait avoir lieu dans la foulée de l'annonce au peuple. Jeudi soir, le président Barack Obama affirmait que les États-Unis soutenaient « la transition démocratique », estimant que « l'histoire était en marche » en Égypte. Dès le 4 février, le « New York Times » laissait entendre que la Maison-Blanche s'activait pour trouver une «sortie honorable» au chef de l'Etat, avec l'aide de l'armée égyptienne.
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