Paris s'est activé en silence pour limiter les spéculations

« Nous travaillons sérieusement. En silence. » Les experts du gouvernement comme ceux de l'Élysée faisaient preuve hier d'une grande discrétion face à la crise qui secoue la Grèce, et, par ricochet, la zone euro. Avec pour objectif affiché d'éviter d'alimenter toute spéculation contre la Grèce et contre la monnaie européenne. Ce qui ne veut pas dire que Paris reste inactif. L'Élysée a contribué ces derniers jours à la recherche d'une solution. Le gouvernement français voit d'un oeil ironique le leadership pris par Berlin sur le dossier du sauvetage de l'État grec. Car, souligne-t-on, lors de l'élaboration du traité de Maastricht instituant la monnaie unique, en 1990, le gouvernement allemand avait fait le forcing pour exclure toute possibilité d'intervention de la Banque centrale européenne ou des autres États en faveur d'un pays en crise... alors que Paris défendait alors la thèse contraire d'un véritable gouvernement économique européen. Une orientation que de nombreux ministres des Finances français, dont, notamment Dominique Strauss-Kahn, ont vainement tenté de faire progresser.Aujourd'hui, l'Allemagne se trouve donc contrainte et forcée de contribuer à l'élaboration d'un plan de sauvetage, sans que les outils nécessaires à une telle opération aient été mis en place au niveau européen. Mais les choses vont sans doute bouger. La crise, reconnaît-on aujourd'hui à Berlin, pourrait amener à une révision des traités présidant à la conduite de l'Union monétaire (Pacte de stabilité). « C'est sous la pression des événements que les décisions sont prises, le plus souvent », rappelle un expert.I. B.
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