Les valeurs bancaires à la fête en Bourse

Tels les maniaco-dépressifs, les marchés financiers sont passés sans transition de la déprime la plus totale vendredi à l'euphorie débridée lundi. Les valeurs bancaires ont largement porté le mouvement, rassurées par le plan de sauvetage de l'Union européenne. Celles qui avaient bien résisté à la débâcle des derniers jours (HSBC, Standard Chartered, UBS et Credit Suisse) ont enregistré des hausses plus modestes, mais pour la Société Généralecute; Générale, BNP Paribas, Santander, BBVA, Banco Popular, et KBC, la séance s'est terminée sur des gains supérieurs à 20 %.Cette euphorie s'est accompagnée du retour à une relative confiance à l'égard des établissements bancaires. Le prix des « assurances » contre le risque de défaut des banques, les CDS (« credit default swaps »), s'est sensiblement détendu lundi?: le CDS de la Société Généralecute; Générale est passé de 207 points de base (soit 207.000 dollars pour assurer 10 millions de dollars de dette par an) vendredi à 130 lundi, tandis que celui de Deutsche Bank refluait de 190 à 145. L'espoir d'une stabilisation de la situation en Europe a poussé les investisseurs à racheter leurs positions vendeuses de la fin de semaine dernière. Pourtant, tous les problèmes ne sont pas réglés.Le plan suppose en effet que les États feront suffisamment d'efforts budgétaires pour conserver la qualité de leur crédit. Ce qui ne sera pas sans conséquence sur le secteur bancaire. Les politiques d'austérité se traduiront par une croissance économique réduite, et donc par une hausse des défaillances de leurs clients. Les deux phénomènes pèseront sur la rentabilité des banques.le trading facilitéCette stratégie risque surtout d'avoir un résultat paradoxal?: l'activité de banque de financement et d'investissement (BFI), accusée d'avoir largement contribué à l'éclatement de la crise financière, devrait être la première bénéficiaire du plan européen. Comme l'explique Alex Koagne, analyste chez Natixis, « la politique de liquidité facile mise en oeuvre par la BCE va directement profiter aux BFI qui auront des ressources accessibles pour faire du trading. À l'inverse, la banque de détail va directement souffrir de l'austérité à venir ». Guénaëlle Le Solleu
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