L'Argentine récolte les fruits de la restructuration de sa dette

Neuf ans après le traumatisme causé par son défaut de paiement, l'Argentine commence à nouveau à rêver de pouvoir accéder au marché international de la dette. Le succès de la restructuration d'une partie du résidu de la dette toujours en défaut - soit 12,9 milliards de dollars - au printemps dernier ouvre en effet de nouvelles perspectives à ce pays qui ne pouvait, du fait de cet ostracisme, envisager d'emprunter à des taux inférieurs à 14 %. Cette fois, les signaux de détente se multiplient. Sur le marché secondaire, le rendement moyen des obligations argentines a même enregistré pour la troisième semaine consécutive une baisse plus importante (donc une hausse du prix des obligations) que celle de leur voisin, et référent, brésilien. Celui-ci a baissé la semaine dernière de 39 points de base à 10,05 % contre 10 points de base à 5,24 % pour les titres brésiliens.Certes, l'Argentine continue d'être considérée sur le marché de l'assurance contre le défaut de paiement (CDS) comme le deuxième mouton noir après le Vénézuéla. Son contrat se traite entre celui du Vénézuéla et de la Grèce, à 776 points, contre seulement 114 points pour le Brésil. ARGUMENTS POUR CONVAINCREEn matière de notation, le fossé est également de taille : les obligations argentines (notées B- chez Standard & Poor's) sont encore six crans en-deçà de celles du Brésil. Le gouvernement de Cristina Kirchener ne désespère cependant pas de réduire un jour l'écart. Dès le mois d'avril, le ministre de l'économie, Amado Boudou, envisageait même de voir ce coût d'assurance diminué d'un tiers d'ici à un an, et ramené à 200 points de base seulement au-dessus de celui du Brésil.« Le gouvernement n'est pas dans l'urgence financière », a-t-il indiqué à la presse locale au début du mois, alors qu'il venait de reporter une émission d'un milliard de dollars sous prétexte que le pays ne pourrait accepter un taux d'emprunt de 10 % voir plus. Buenos Aires pourrait bien attendre que ce taux soit ramené sous la barre des 9 %. L'Argentine devrait, en tout cas, avoir les arguments pour convaincre. Grâce à sa production agricole record, notamment, son économie pourrait être celle qui croît le plus vite cette année sur le continent. Le gouvernement a revu sa prévision de 6 à 7 %. Marjorie Bertouille
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