Après la mise sous tutelle de " Frannie " (comprenez la contraction de Freddie Mac et Fannie Mae), c'est le feuilleton Lehman Brothers qui a ravivé l'aversion au risque des investisseurs. Sur le marché des changes, cet état d'esprit apporte un appui supplémentaire au dollar, qui reste sans conteste la monnaie clé du système monétaire international. Il s'està nouveau attaqué à la barre de 1,40 pour 1 euro, et le marché attend son heure. Cela se traduit aussi par un débouclage des stratégies de portage, consistant à jouer sur les écarts de taux.REMUNERATION FAMELIQUELe yen qui sert de principale monnaie de financement à ces stratégies en raison de sa rémunération famélique de 0,5 %, la plus faible du monde, en est automatiquement le grand bénéficiaire. La monnaie japonaise s'est installée hier à son meilleur niveau depuis treize mois face à l'euro, à 150,20, et à proximité de son point haut de l'été vis-à-vis du dollar.Le yen sert de valeur refuge pour les investisseurs privés japonais d'abord qui avaient pris depuis début 2007 des positions très périlleuses. Madame Watanabe, le sobriquet de la ménagère et du retraité japonais qui spéculent, aurait amassé 300 milliards de dollars de positions sur des actifs risqués et rentre aujourd'hui à la hâte au bercail.Pour l'investisseur étranger, le yen tire profit de sa sous-évaluation manifeste. Son indice pondéré face aux monnaies des principaux partenaires commerciaux du Japon navigue dans ses eaux les plus basses depuis 1985. En outre, ils ne redoutent pas de retombées de la crise des subprimes sur le système bancaire du Japon, tant la purge de l'immobilier nippon a été sévère après une décennie de déflation.La publication ce jeudi de la deuxième estimation du PIB japonais du deuxième trimestre, qui devrait être révisée d'une croissance négative annualisée de - 2,4 % à - 4 %, ne sera vraisemblablement pas un répulsif suffisant pour casser l'élan retrouvé du yen.

latribune.fr

26 Sept 2008, 11:30

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