Les subventions publiques aux clubs professionnels épinglées

Financement des ClubsOn peut être amoureux du ballon rond et conserver un ?il critique. Le président de la Cour des comptes, Philippe Séguin, s'est livré jeudi, sur la base d'un rapport, à un sévère réquisitoire sur les subventions publiques octroyées aux clubs professionnels. Il a appelé de ses v?ux « la privatisation des stades », qui prendra selon lui « cinq ans, dix ans, vingt ans ». Alors que le sport s'est largement professionnalisé ces dernières années, les collectivités locales sont censées se désengager progressivement de ces structures qui ne promeuvent plus l'intérêt général. Or, la dépense publique reste élevée (160 millions d'euros en 2006) et sert souvent à pallier les difficultés financières des clubs. En témoignent, par exemple, les quelque 823.000 euros versés en 2005-2006 par la ville de Paris au Stade Français et qui « contribuent de manière significative à l'équilibre financier de la sociét頻. Sans compter les 2,15 millions d'euros perçus par le Paris-Saint-Germain, une somme « importante » pour « atténuer l'ampleur des déficits ». Mises sous la pression médiatique et électoraliste locale, les collectivités sont parfois poussées à entreprendre de coûteux travaux de rénovation des stades, pas forcément en adéquation avec les résultats sportifs et les besoins de la ville. La Ligue de football professionnel a ainsi poussé la ville de Niort à financer l'extension du stade René-Gaillard à 12.000 places pour un montant de 1,6 million d'euros en vue de la montée du club en Ligue 2. Or, la fréquentation du stade était plutôt en baisse et le club a même été rétrogradé en CFA (le championnat amateur) cette année. Et le rapport de citer parmi les « risques » en cours, les projets entrepris par certaines collectivités. Si OL Land, le futur stade de l'Olympique Lyonnais, est financé par des capitaux privés, la région devra injecter « entre 80 et 150 millions d'euros » pour construire les voies d'accès. Parfois, communes et départements trouvent des subterfuges pour contourner les règles de limitation des subventions. « On peut s'interroger sur l'utilisation des places achetées par les collectivités », pointe Philippe Séguin? Même si un peu d'ordre a été mis aujourd'hui, le rapport s'est interrogé sur l'achat par le département des Bouches-du-Rhône de 84.000 places sur trois saisons entre 2004 et 2006 pour presque 2 millions d'euros. « 75 % des places ont été attribuées par les élus sans aucun contrôle ». redevance bradéeDe même, certains achats de prestation de service (dépenses de publicité et de communication) n'ont d'autres buts que de subventionner le club. En 2007, les financements de Toulon ont permis « le recrutement de joueurs de rugby étrangers ». Les communes, qui restent les propriétaires des stades, bradent souvent la redevance des enceintes (calculée en fonction du loyer mais aussi du chiffre d'affaires que perçoit le club). Le Paris-Saint-Germain a versé 399.000 euros en 2007-2008, un montant qui exclut « les recettes de billetterie ». Quant au Stade Français, il verse depuis 2004 une redevance annuelle de 32.000 euros. Sur ce point, la mairie de Paris est en difficulté. En mars dernier, le tribunal administratif a annulé la décision de Bertrand Delanoë en 2004 d'installer Lagardèrerave;re et le Stade Français dans le XVIe arrondissement. Parfois aussi, les clubs utilisent les stades gratuitement : comme Caen, Clermont, Sochaux ou le club de basket d'Orléans.
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