La bière n'est plus à la fête en Europe

Les chiffres parlent d'eux-mêmes. Tandis que, entre 2008 et 2009, l'Europe de l'Ouest, l'Europe de l'Est et l'Australie ont vu leurs ventes de bière chuter de 15 %, 20 % et 19,5 %, l'Amérique latine, elle, ne perdait que 3,6 % et l'Asie gagnait 5,4 %. « Les pays émergents sont les nouveaux rois de la course, Chine en tête », explique Paul Curran, analyste chez Euromonitor. Pourtant, malgré ce passage de relais, la croissance mondiale décélère. En volume, elle passe de + 5,5 % entre 2006 et 2007, à + 1,4 % entre 2008 et 2009. La crise économique est passée par là, accentuant surtout un changement profond chez les consommateurs européens. « Les soft-drinks ont remplacé la bière en boisson de rafraîchissement », déplore Gérard Laloi, président de l'association des Brasseurs de France.Face à cette déroute progressive, les groupes se sont lancés dans un vaste mouvement de concentration. Le belge InBev a englouti l'américain Anheuser-Busch en novembre 2008 (32,7 milliards d'euros), le japonais Asahi a mis la main sur le chinois Tsingtao pour 509 millions en janvier 2009, le japonais Kirin s'est attribué 43,2 % du brasseur philippin San Miguel Brewery, etc. Et tous font désormais la course aux Bric (Brésil, Russie, Inde, Chine). Rien qu'en Amérique latine, Interbrew, l'ancêtre d'Anheuser-Busch-InBev, avait racheté Cia de Bebidas das Americas en 2004 pour devenir le leader de la mousse dans la région. Tandis que SABMiller faisait main basse sur Bavaria SA pour conquérir la Colombie. Il ne manquait donc plus qu'Heineken pour venir renforcer la concurrence dans la région et finir de rendre accros à la bière tous les anciens buveurs de tequila. S. L.
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