éducation

J'attends des résultats concrets et rapides. Si on les a, le dialogue suffira. Si on ne les a pas, il faudra utiliser un autre moyen. Mais l'objectif de la diversité sociale de nos élites, cet objectif-là, je ne peux pas y renoncer. » Nicolas Sarkozy s'est fait plus qu'insistant lundi lors de son déplacement à l'école Supelec, sur le plateau de Saclay.Le chef de l'État a réaffirmé sa détermination à imposer plus de diversité à des grandes écoles, qui restent pour la plupart réservées. Il n'entend pas reculer sur son objectif de 30 % d'élèves boursiers dans chaque grande école. Un objectif critiqué par plusieurs responsables de ces établissements.« Les grandes écoles, ce n'est pas réservé à quelques initiés, ni à quelques enfants de la grande bourgeoisie. Les grandes écoles, c'est pour tout le monde, pourvu qu'on travaille, pourvu qu'on ait du talent », a souligné Nicolas Sarkozy, qui s'est toutefois refusé à s'engager sur la voie de l'instauration de « quotas de boursiers à l'entrée de chaque institution ». « Je n'accepterai jamais un système où certains candidats seraient reçus à un concours pour la seule raison qu'ils sont boursiers », a-t-il précisé. Le chef de l'État a demandé aux ministres de l'Éducation et de l'Enseignement supérieur, Luc Chatel et Valérie Pécresse, et au commissaire à la Diversité, Yazid Sabeg, « de conduire dans les semaines qui viennent un dialogue fructueux avec l'ensemble des parties concernées ».Il a suggéré quelques pistes de réflexion, notamment que « l'on diversifie les modes d'accès aux grandes écoles » en augmentant « les places pour les bacheliers technologiques dans les écoles d'ingénieurs » ou en développant « de manière significative les admissions parallèles » pour les étudiants qui ne suivent pas de classes préparatoires.MéritocratieNicolas Sarkozy a estimé que les grandes écoles ne jouaient plus suffisamment leur rôle dans le renouvellement des élites et que les initiatives prises par certaines d'entre elles, comme Sciences po Paris ou l'Essec, pour démocratiser leur recrutement, restaient isolées et insuffisantes. Pour lui, « l'idéal d'ascension sociale » de la « méritocratie républicaine » a des rouages « grippés ».Mais le gouvernement se heurte à une fronde de la Conférence des grandes écoles (CGE), qui dénonce une démarche susceptible, selon elle, d'entraîner une baisse du niveau moyen des élèves. Si le taux de boursiers est en moyenne de 22,9 % dans les écoles d'ingénieurs, il n'est que de 11,03 % dans la première d'entre elles, Polytechnique. Dans les écoles de commerce, la moyenne est de 20,7 % et seulement de 12,3 % à HEC ou à l'Essec. « L'égalité des chances [?], c'est aussi l'identité de la France, qui s'est toujours construite sur le talent de ses enfants et pas sur la couleur de leur peau ou le statut social de leurs parents », a ajouté Nicolas Sarkozy, en plein débat controversé sur l'identité nationale (avec agences).
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