L'opération de GDF Suez peine à convaincre les investisseurs

Le marché aime les belles histoires. Enfin, dans l'absolu. Le mariage de GDF Suez et d'International Power avait, sur le papier, d'autant plus de chance de séduire les investisseurs qu'il intervient en période creuse. Mais la réalité est tout autre. Après avoir cédé mardi (le jour de l'annonce) 1,57 %, le cours du géant français de l'énergie était toujours à la peine mercredi, enregistrant un nouveau recul de 2,83 %. Pourtant les premiers commentaires relatifs à cette opération sont plutôt favorables. Oddo estime que « cet accord est intéressant sur un plan stratégique et va permettre au marché de réaliser la véritable valeur de GDF Suez ». Même son de cloche pour les analystes de chez Aurel qui soulignent le prix « raisonnable » de l'opération, sachant que parallèlement une grande part (150 millions d'euros) des synergies seront réalisées dans les deux ans à venir. Ceux de Cheuvreux estiment que l'opération sera relutive sur les bénéfices du groupe dès la première année. Dans le même sens, HSBC relève son objectif de cours sur la valeur de 27 à 28 euros - tout en restant à « neutre » - soulignant la crédibilité de GDF Suez au niveau mondial.Mais les spécialistes du secteur ont beau être unanimes sur la pertinence de l'opération au niveau industriel et sur son originalité, lui permettant de limiter la sortie de « cash », rien n'y fait. La réaction boursière de mercredi tenait surtout à la mise sous surveillance de la note (Aa3) de GDF Suez avec implication « négative » de la part de Moody's. L'agence de notation souligne « le risque de voir le profil de crédit de GDF Suez rester affaibli plus longtemps que prévu dans le climat économique actuel difficile ». Un facteur pénalisant pour le groupe qui pourrait, selon les spécialistes, faire appel au marché obligataire pour lever des fonds. Parallèlement, les analystes d'Oddo abaissent leur recommandation sur le titre à « accumuler » contre « acheter ». Pour eux, le rapprochement avec International Power renforce le statut de conglomérat de GDF Suez dont la valeur a déjà surperformé le secteur de 7 % depuis le début juillet. Surtout, l'intermédiaire estime que si les investisseurs veulent jouer la croissance des résultats dans ce secteur, ils seraient alors plus tentés d'arbitrer en faveur d'International Power que de GDF Suez.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.