Et si les banques Northern Rock ou IKB, respectivement britannique et allemande, victimes de la crise des subprimes, avaient été des groupes européens transfrontières ? La gestion de leur quasi-faillite par leurs régulateurs nationaux n'aurait sans doute pas bénéficié d'une telle réactivité pour les sauver.C'est pourtant un scénario qui sera dans la tête des 27 ministres européens présents à Nice. En se penchant sur deux dossiers essentiels pour l'industrie financière, à savoir la directive sur l'exigence en fonds propres des banques et celle de Solvency II pour les assureurs, ils entendent donner un coup de pouce à l'harmonisation en matière de régulation européenne. Tout le monde s'accorde sur les limites de l'actuel système. Il existe autant d'interprétations possibles que de pays membres sur des sujets aussi essentiels que le niveau des fonds propres et les normes de liquidité des banques. Dans un contexte de crise financière, et avec le développement des groupes bancaires à l'international (il en existe 45 en Europe), le mécanisme en vigueur requiert des avancées européennes.Présents à Nice également, banquiers et assureurs européens, réunis au sein de l'association Eurofi, réclament des évolutions sur trois points : donner plus de pouvoirs aux comités de supervision européens existants (CESB pour les banques, CEIOPS pour les assureurs) ; généraliser les " collèges de superviseurs ", groupes informels (il en existe 9 actuellement dans toute l'Union) ; enfin, principal point de blocage entre les Vingt-Sept, déterminer la question de la nationalité du superviseur disposant du final cut pour une banque présente dans plusieurs pays. Si une majorité plaide pour confier ce rôle au superviseur du pays d'origine de l'établissement principal, certains y sont réticents. Le sujet de l'harmonisation a probablement de beaux jours devant lui.

latribune.fr

26 Sept 2008, 20:03

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