L'éditorial de Odile Esposito

Pour Fu Chengyu, c'est une victoire. Modeste mais symbolique. Humilié voilà cinq ans par Washington, qui lui avait interdit de reprendre le californien Unocal au nom de la sécurité énergétique du pays, le PDG du groupe pétrolier chinois CNOOC réussit enfin à mettre un pied aux États-Unis. Il va signer un chèque de 1,1 milliard de dollars à l'américain Chesapeake Energy pour lui acheter une participation de 33 % dans des actifs au Texas. Certes, le montant de l'opération n'a rien à voir avec les 18,5 milliards de dollars proposés en 2005 pour Unocal. Depuis cinq ans, CNOOC a eu par ailleurs maintes fois l'occasion de montrer qu'il n'était pas un petit joueur dans le secteur pétrolier. Il a multiplié les acquisitions au Nigeria, en Ouganda, en Australie, puis au Brésil où, en début d'année, il a repris 50 % de Bridas pour 3,1 milliards de dollars. Ses profits ont doublé au premier semestre et sa production s'est accrue de plus de 40 %. Alléchées par les vastes réserves chinoises et surtout par l'explosion de la demande pétrolière et gazière de ce pays en pleine croissance, les compagnies du monde entier lui font désormais les yeux doux. Pas plus tard que vendredi, GDF Suez a par exemple conclu un accord pour fournir 2,6 millions de tonnes de gaz naturel liquéfié à CNOOC entre 2013 et 2017. Pour autant, Fu Chengyu devrait savourer sa victoire américaine. Membre du Parti communiste mais diplômé, aux États-Unis, de l'université de Caroline du Sud, il avait gardé l'affaire Unocal comme un caillou dans sa chaussure. Débarrassé de cet affront, il risque de courir très vite. [email protected]
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