Les bonnes fées de Nicolas Sarkozy

Le G20, c'est comme le vin : il y a des millésimes et des années dont on se souvient moins. On peut déjà parier que le sommet de Séoul ne restera pas dans les annales. Oublié, le temps où Nicolas Sarkozy affirmait que, faute de résultats concrets, il quitterait la table des négociations. Seulement deux ans après sa naissance à Washington, le G20 paraît déjà vieux, tout en manquant encore cruellement d'expérience. Vieux, car le point culminant de la crise est désormais derrière nous. Le temps des pompiers est fini et la belle unité affichée à Washington, Londres ou Pittsburgh s'est lézardée. Derrière le G20, le seul match qui compte est celui du G2. États-Unis versus Chine, billet vert contre monnaie du peuple, déficit américain contre surplus de Pékin... Les 18 autres acteurs semblent compter les points, ou plutôt encaisser les coups, victimes collatérales du nouveau couple omnipotent de la planète. Or c'est justement pour éviter cet enfermement sino-américain que la France, qui hérite de la présidence du G20, veut faire entendre sa voix. En 2008, Nicolas Sarkozy était parvenu à réveiller une Europe ankylosée. Cette fois-ci, la tâche est plus vaste et le défi - refonder un nouveau système monétaire international - démesuré. Pas autant bien sûr qu'en 1944, lorsque étaient signés les accords de Bretton Woods. À l'époque, l'économiste britannique John Keynes décrivait les nouvelles organisations nées de ces accords comme des enfants entourés de bonnes et mauvaises fées. Pour mener à bien sa présidence du G20, Nicolas Sarkozy va devoir choisir ses bonnes fées. En préfèrant, à l'instar de Keynes, celles de la sagesse et de la discrétion à la sorcière Carabosse. ParÉric Chol,rédacteur en chef
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