Esker profite du marché porteur de la dématérialisation

Jean-Michel Bérard, le PDG du groupe Esker qui réalise la moitié de son activité aux États-Unis, craint plus la faiblesse du dollar que les effets de la crise sur les - bons - résultats de son entreprise. Avec le développement de la dématérialisation, en croissance de 20 % à 30 % par an, la PME lyonnaise s'estime en mesure d'amortir les aléas conjoncturels. « Le premier semestre 2010 est le meilleur réalisé depuis dix ans grâce à notre repositionnement sur les solutions de dématérialisation », souligne Jean-Michel Bérard. En 2010, l'éditeur prévoit de dépasser pour la première fois les 30 millions de chiffre d'affaires (+ 16 % sur les trois premiers trimestres) contre 27,5 millions d'euros en 2009. Si les activités « historiques » Serveurs de fax et Host Access poursuivent leur baisse naturelle, les services de dématérialisation « à la demande » sont en forte progression (+ 22 %), et représentent aujourd'hui 76 % du chiffre d'affaires.La dématéralisation recouvre trois produits avec Delivery Ware, on Demand et FlyDoc. Le premier s'adresse aux grandes entreprises avec une solution logicielle installée chez les clients pour traiter l'ensemble de leurs documents (automatisation et dématérialisation de la réception/envoi des factures fournisseurs/clients, bons de commandes, courriers commerciaux, archivage, etc.). Esker on Demand (+ 40 % par an) offre des services identiques, mais sur Internet, principalement aux PME pour la gestion de leurs documents. Enfin, FlyDoc est un produit d'entrée de gamme, également en ligne, destiné aux particuliers et aux entreprises pour des envois depuis son PC/Mac. Ce bureau de poste électronique permet, sans bouger, d'adresser des courriers (lettres, fax, SMS, e-mails) grâce à des packs prépayés, de 10 euros à 800 euros. Signe du succès de la formule, Esker prévoit de créer une nouvelle usine courrier en Europe (en plus des huit dont elle dispose dans le monde) et va transférer début 2011 celle de Villeurbanne à Décines, un peu plus loin dans la banlieue lyonnaise, en doublant de superficie (1.500 m2).Présence renforcée en chineLa croissance des offres « à la demande » bénéficie de l'activité SaaS (Software as a Service) qui remplace la vente de licences. Ce changement de modèle économique présente des avantages certains pour le client : pas ou peu d'investissement de départ, une grande souplesse d'utilisation et des coûts adaptés aux besoins. Et pour Esker ? « Le paiement à l'utilisation est lissé dans le temps et nous assure des revenus récurrents », précise Jean-Michel Bérard. En revanche, la PME a dû supporter des charges d'investissement pendant trois ans qui ont pesé sur les résultats. Pour 2010, elle mise sur une rentabilité nette de 5 %. « Le modèle est lancé, nous en tirons les bénéfices aujourd'hui. » La PME prévoit ainsi d'exporter le mode SaaS en Chine en 2011 pour se renforcer sur son marché asiatique en plein boom. Parallèlement, elle va lancer à destination des PME un nouveau produit « plus automatisé et plus ouvert ». Esker prévoit aussi d'acquérir des sociétés (environ 5 millions d'euros de chiffre) dans le secteur de l'infogérance des processus métier, dont un dossier devrait aboutir en 2011. L'éditeur renouerait ainsi avec la croissance externe des années 1998-2000 quand il avait repris quatre sociétés pour s'implanter aux Etats-Unis. L'opération avait été financée par son introduction en Bourse sur Euronext d'où il s'est transféré sur Alternext cet été.
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