JO. L'heure des seigneurs à Vancouver

A l'heure où les Français entameront leur nuit de samedi dans leurs pénates, un roi sera couronné dans la froidure de Whistler. Roi à midi au Canada lorsque le soleil sera à son zénith sur la montagne de Colombie-Britannique et premier grand monarque de ces 21e Jeux olympiques d'hiver. La descente hommes, c'est l'épreuve reine du ski alpin, celle des costauds qui résistent à la douleur et au danger d'un exercice de deux minutes lancés à toute berzingue. L'épreuve des grands fous. Un exercice d'un jour, mais qui change une vie. Et où les Français ont souvent rayonné. Antoine Dénériaz en 2006 et Jean-Luc Crétier en 1998 ont remporté les descentes olympiques alors qu'ils ne figuraient pas parmi les favoris le jour J.« C'est une manche de Coupe du monde qui peut changer toute une vie analyse Jean-Luc Crétier, champion olympique en 1998 à Nagano. Il ne faut rien changer à l'habitude. J'ai eu la malchance de faire quatrième à Albertville, et être au pied du podium ça ne sert à rien. Aux Jeux, il n'y a que les trois premières places qui comptent, et c'est une pression supplémentaire. » Didier CucheCette fois-ci, les Français arriveront aussi masqués malgré quelques résultats encourageants, comme la troisième place de Johan Clarey à Val Gardena, et la quatrième de David Poisson à Bormio. Au jeu des pronostics, le nom de Didier Cuche, leader de la Coupe du monde de la spécialité, revient souvent. Le Suisse, taillé dans un tronc d'arbre et légèrement allumé, est le favori légitime de cette course, même s'il s'est fait opérer d'un pouce il y a quinze jours. Les noms de Bode Miller, revenu de l'enfer après deux ans sans victoire en Coupe du monde, Carlo Janka, la nouvelle terreur helvète, ou Michael Walchofer l'Autrichien sont également largement plébiscités. Les Crazy Canucks canadiens, à la maison, feront partie des favoris après le titre mondial décroché par Jan Kucera l'an passé à Val-d'Isère. À condition de mater cette piste que peu de skieurs, à part les Canadiens, connaissent vraiment. Trois entraînements ont été annulés en raison de la mété,o et les conditions de neige sont très variables : « C'est sympa à skier malgré tout, pense Adrien Théaux. C'est une piste hyper vallonnée et qui me plait. » « Il va falloir s'adapter, c'est le leitmotiv », selon Johan Clarey. Contrairement à certaines courses de la saison comme Kitzbühel, Whistler n'est pas aussi risquée. Pour cette course d'une vie il faudra desserrer toutes ces angoisses mentales qui peuvent vous paralyser et lâcher les chevaux. Le pouvoir royal ne se donne pas, il se prend. « Cette piste est nouvelle pour tous les athlètes. Ça va poser des problèmes de mémorisation à certains. Celui qui aura le plus d'audace sera bien placé, et les gars d'expérience ont cette qualité. Je crois que sur des JO, une fois qu'on est au départ, on enlève la goupille. Il faut viser la course parfaite pour se battre pour la médaille. Le Suisse Didier Cuche est mon favori. Je crois aussi beaucoup à Bode Miller et aux Canadiens, qui auront l'avantage de mieux connaître cette piste que les autres. Johan Clarey a une vrai carte à jouer chez les Français. »
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