En 2011, Motorola entrera en scission

Motorola change son fusil d'épaule. L'ex-numéro deux mondial des téléphones portables, rétrogradé à la quatrième place, abandonne son projet, déjà repoussé, de scinder son activité de terminaux mobiles. L'équipementier américain a finalement choisi une plus vaste scission en créant une entité grand public, regroupant les téléphones (7 milliards de dollars de chiffre d'affaires en 2009) et les décodeurs (de 1 à 2 milliards), et une division professionnelle, incluant les équipements de réseaux (près de 7 milliards), les talkies-walkies et les lecteurs de codes-barres (7 milliards). Les deux sociétés utiliseront la marque Motorola. Toutefois, c'est l'entité grand public qui en aura la propriété. Elles seront introduites en Bourse au premier trimestre 2011. Concrètement, la scission devrait s'effectuer par une distribution d'actions au prorata, sans que les actionnaires aient à se prononcer. L'opération est plutôt bien perçue à Wall Street, où l'action gagnait plus de 5 % à la mi-séance vendredi. Étrange hybrideEn réunissant ses décodeurs et ses portables, des activités « hautement complémentaires » selon Sanjay Jha, le patron de la division Mobiles qui prendra la tête de l'entité grand public, Motorola sera « positionné au mieux pour être leader dans la convergence de la mobilité, des médias et de l'Internet », espère-t-il. Les analystes financiers semblent plus sceptiques sur cet « étrange hybride » et ses synergies potentielles, soupçonnant une volonté de diluer les pertes des téléphones portables (1 milliard de dollars en 2009), quand les autres activités sont bénéficiaires. Le groupe américain, qui n'a pas sorti de modèle marquant depuis le succès planétaire de son téléphone ultrafin Razr en 2004 et dont la part de marché mondiale s'est effondrée autour des 5 %, a fondé sa stratégie de reconquête sur les smartphones, un pari pris tardivement mais encore jouable grâce au lancement d'une vingtaine de modèles sous Android, le système d'exploitation de Google qui a le vent en poupe. Face à l'iPhone d'Apple et au BlackBerry de RIM, dominant sur le marché nord-américain où Motorola a également perdu son leadership longtemps maintenu, la firme de Schaumburg, dans l'Illinois, a amorcé son come-back Elle a écoulé 2 millions de smartphones sous Android au dernier trimestre, plus qu'attendu, et doit en sortir vingt modèles cette année.
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