Varsovie ou l'exception européenne

L'an dernier, la Pologne a fait figure d'exception dans toute l'Union européenne : elle a été le seul pays parmi les 27 à ne pas connaître la récession. « Il s'agit maintenant de préserver ou d'accélérer cette croissance », annonçait fin janvier Donald Tusk, le premier ministre polonais, devant une carte du continent bariolée de rouge, à l'exception de son pays, en vert. La disparition tragique d'une partie de l'élite polonaise samedi ne devrait pas remettre en question ce dynamisme. « On peut déjà constater à travers la réaction des marchés que cette catastrophe n'aura aucun impact sur les choix économiques décidés il y a quelques années, car les institutions polonaises sont solides », relève Juan Carlos Rodado, économiste chez Natixis, qui table sur une continuité de la politique économique, au delà des prochaines échéances électorales. En 2009, l'économie polonaise a pu résister à la récession mondiale grâce à la robustesse de sa demande interne, alimentée par une population de 38 millions d'habitants, à une dégradation de son marché du travail moins forte qu'à l'étranger et enfin à une offre de crédit qui a évité l'effondrement. Ces atouts devraient de nouveau jouer en 2010, permettant une accélération de l'activité économique autour de 2,5 % et 3 % selon les prévisions de Natixis. Surtout, Varsovie garde les yeux fixés sur son objectif d'intégrer la zone Euro. « Il existait une différence d'approche entre l'ancien président aux orientations eurosceptiques et le premier ministre, plus favorable à une adoption rapide de l'euro », relève Juan Carlos Rodado. Or l'issue du scrutin de juin pourrait mettre fin à cette dichotomie, et accélérer la marche vers l'euro. A condition toutefois que Varsovie se mette en règle avec les critères de Maastricht. Car non seulement la dette s'approche dangereusement du seuil des 60 % du PIB, mais le déficit budgétaire est entré dans une zone critique, devant atteindre 7,5 % du PIB en 2010. éric Chol
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