Le charbon australien à toute vapeur

Une véritable bataille s'est s'engagée pour la prise de contrôle du producteur de charbon Macarthur Coal. Surenchérissant sur les 2,4 milliards d'euros proposés par l'américain Peabody Energy, une autre compagnie australienne, New Hope Corp., a mis 2,6 milliards d'euros sur la table le week-end dernier. Anglo American serait également intéressé, ainsi que le suisse Xstrata, en passe de formuler une contre-proposition. Selon la presse australienne, ce dernier n'a pas pris directement contact avec Macarthur, mais il aurait approché ses trois principaux actionnaires, ArcelorMittal, le coréen Posco et le chinois Citic, pour les convaincre de lui céder les 47,3 % de capital qu'ils possèdent ensemble dans la compagnie. Xstrata aurait avancé près de 2,8 milliards d'euros pour devenir le principal actionnaire de Macarthur et doubler au passage les 6 millions de tonnes produites dans ses mines du Queensland. « Nous assistons à une surenchère qui a surtout pour objectif de ne pas laisser gagner la concurrence», explique un trader de Sydney. Le titre Macarthur en profite, qui atteint son niveau le plus élevé depuis 22 mois à 16,52 dollars australiens (11,28 euros), soit un demi-dollar de plus que l'offre la mieux-disante formulée par Xstrata. Vu l'intérêt suscité actuellement par le charbon, « les compagnies ne devraient pas hésiter à revoir leur proposition à la hausse », estime Tom Sartor, analyste chez RBS Morgans. Et rapidement car lundi prochain, Macarthur approuvera ou non le projet de fusion amicale qui court depuis plusieurs mois avec sa compatriote Gloucester Coal. Si l'opération était acceptée, 24 % du capital de l'ensemble, soit la minorité de blocage, reviendrait au courtier de Hong-Kong Noble Group, actuel actionnaire principal de Gloucester Coal. La hausse de près de 25 % du prix de la tonne ces derniers mois et la très forte demande chinoise attendue cette année provoquent une redistribution des cartes dans les bassins miniers australiens. Premier producteur de la planète avec 486 millions de tonnes en 2009, le pays approvisionne près d'un tiers du marché mondial. Il a empoché plus de 35 milliards d'euros l'an dernier en exportant 260 millions de tonnes, dont 80 % vers ses grands clients asiatiques (Japon, Chine, Corée). Un résultat qui devrait vite atteindre de nouveaux sommets : après avoir investi près de 7 milliards d'euros ces deux dernières années, les compagnies minières vont augmenter de 10 % leur production annuelle, permettant à l'Australie de dépasser pour la première fois de son histoire la barre très symbolique des 500 millions de tonnes. Olivier Caslin à Sydney
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